La Monnaie et les morts

© hugo segers

Au départ de De la maison des morts, il y a le livre où Dostoïevski raconte l’impitoyable expérience du bagne sibérien où il a passé quatre ans pour ” sympathies progressistes ” . En ce milieu du 19e siècle, l’immersion forcée de l’auteur (qui n’a pas encore écrit Crime et châtiment ou L’Idiot) devient l’occasion cruelle de côtoyer l’intégralité de la société russe de l’époque. Les multiples personnages, de l’aristocrate déchu au paysan tatar méprisé, vont à leur tour bouleverser le compositeur tchèque Leos Janacek, qui décide de les mettre au centre d’un opéra finalement joué en 1930, deux ans après sa mort. Le drame lyrique en trois actes colle au récit dostoïevskien, n’en perd ni le souffle désespéré ni le rythme glaçant, qualifié par Pierre Boulez ” d’oeuvre primitive, au meilleur sens du terme “. Un opéra admiré par d’autres contemporains en vue, comme le metteur en scène Patrice Chéreau, fasciné par le destin collectif d’une vingtaine de prisonniers-chanteurs dont se dégagent cinq personnages-clés. Ici, sous la direction musicale bruxelloise de Michael Boder dans une mise en scène de Krzysztof Warlikowski.

Du 6 au 17 novembre à La Monnaie, www.lamonnaie.be

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