La Ferrari des familles

Cinq ans après avoir annoncé son arrivée, Ferrari dévoile enfin son premier SUV, baptisé Purosangue (pur-sang). Le constructeur au cheval cabré a donc lui aussi succombé à la mode des voitures sur échasses. Mais la ligne reste fine et le châssis sportif: l’engin s’articule autour d’une coque en aluminium surplombée d’un toit en fibre de carbone, pour contenir le poids et abaisser le centre de gravité. Cette Ferrari dépasse cependant la barre des deux tonnes à la pesée… Pour qu’elle reste bien balancée, le constructeur a reculé au maximum le moteur (placé à l’avant) et implanté la boîte de vitesses sur l’essieu arrière: la répartition des masses avant/arrière est donc idéale (49/51%), gage d’un bel équilibre en virage. Pour mieux piquer les courbes, le Purosangue fait aussi tourner ses roues arrière, tandis que sa suspension active réduit le roulis à néant. Le coeur de ce pur-sang est un bloc 6.5 litres V12 purement thermique. Comprenez qu’il ne s’encombre d’aucune hybridation, pas même légère. Et aucun turbo ne lui souffle dans les bielles: ce moteur atmosphérique respire à l’air libre, ce qui lui assure un caractère très rageur à haut régime: le limiteur n’entre en action qu’à 8.250 tr/min. Et on vous laisse imaginer la chanson… Mais c’est bien sûr de l’intérieur que cette Ferrari se distingue de ses soeurs. En 75 ans, c’est la première de la marque dotée de quatre portes. Les battants arrière s’ouvrent dans le sens opposés de ceux de devant. C’est original et cela offre aussi un meilleur accès aux places arrière. Cette Ferrari n’est cependant toujours pas l’outil des familles nombreuses: elle ne compte que quatre places et son coffre (accessible via un hayon) n’est pas plus grand que celui d’une BMW Série 3 berline… Mais faire les brocantes n’est pas le but premier de la clientèle ciblée, qui attend avec impatience les premières livraisons, prévues pour mi-2023. Il se chuchote que la production des trois premières années serait déjà réservée…