La consécration de Dustin Johnson

Dustin Johnson reçoit la " green jacket " des mains de Tiger Woods. © REUTERS

Le doute n’est plus permis: Dustin Johnson, 37 ans, est actuellement le meilleur joueur de golf de la planète. Il l’a prouvé en s’adjugeant, sans discussion, son premier Masters d’Augusta. Au sommet de son art, le géant américain a survolé les débats, terminant à 20 sous le par et pulvérisant le record du score le plus bas de l’histoire du tournoi, conjointement détenu par Tiger Woods (en 1997) et Jordan Spieth (en 2015). ” Mais cette année, le terrain était un peu moins rapide et plus facile “, s’excusera-t-il en recevant la green jacket des mains du Tigre.

Ce succès consacre en tout cas un champion qui, comme le bon vin, se bonifie au fil des ans. Longtemps fragile dans les moments importants, D.J. est désormais un joueur très complet. A la force de frappe de la nouvelle génération (ses drives dépassent en moyenne les 280 m), il ajoute une parfaite gestion de ses émotions, une véritable science du jeu et une grande expérience. Il frappe les longs coups comme le font les plus jeunes et maîtrise le petit jeu comme les vétérans. Le cocktail idéal!

Avant ce sacre d’Augusta, Johnson n’avait accroché à son tableau de chasse qu’un seul Major: l’US Open, en 2016. Souvent idéalement placé à l’entame du dernier tour, il avait systématiquement craqué sous la pression à l’heure de porter l’estocade. Les mauvaises langues faisaient même de lui un loser. Cette fois, il n’a pas tremblé, signant un véritable cavalier seul du premier au dernier jour. Guidé par sa nouvelle confiance en lui, le n° 1 mondial pourrait sans aucun doute étoffer encore son palmarès au cours des années qui viennent.

Bryson DeChambeau est l’un des grands vaincus de cette édition automnale du Masters. Le colosse californien n’avait pas caché ses ambitions: il voulait remporter le tournoi en usant et abusant de sa toute-puissance physique. Mais ” The Scientist ” n’a pu relever le défi. Trop agressif lors des deux premiers tours, il n’a pas fait preuve de la patience qui lui aurait permis d’apprivoiser l’Augusta National. Le parcours géorgien, si subtilement dessiné, est conçu pour les fins stratèges. Comme de coutume, guidé par sa force de frappe et ses muscles herculéens, l’Américain de 27 ans a envoyé des missiles avec son driver (souvent plus de 340 m) mais il a payé très cher quelques erreurs, concédant notamment un double bogey le premier jour (trou n° 13) et surtout, un triple bogey le deuxième (trou n° 3). Cinq coups de perdus: à ce niveau, ça ne pardonne pas. En vérité, DeChambeau a reçu, gratis pro deo, une leçon d’humilité. Nul doute qu’il en tirera toutes les conséquences d’ici à la prochaine édition du Masters, programmée pour avril prochain.

Avant ce sacre, Johnson n’avait accroché à son tableau de chasse qu’un seul Major.

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