L’homme coquillage

Connue pour avoir été une des nombreuses victimes de la purge par le régime turc au lendemain de la tentative de coup d’Etat de l’été 2016, Asli Erdogan est devenue l’une des figures majeures du combat pour les droits humains en Turquie et un symbole de l’opposition au pouvoir de plus en plus autocratique de son homonyme – coïncidence -, Recep Tayyip Erdogan.

Le premier roman de cette journaliste n’avait pas encore été traduit en français. Actes Sud comble ce manque et nous permet de découvrir L’homme coquillage, paru en 1993. Une jeune chercheuse en physique qui ne se sent pas à sa place dans le monde scientifique profite d’un séminaire d’été dans les Caraïbes pour se laisser porter par son désir de liberté. Elle y rencontre ” l’homme coquillage “, petit vendeur des plages appelé Tony. A travers lui, elle ouvrira les yeux sur la violence de l’histoire des sociétés caribéennes en proie au racisme et à la délinquance, mais aussi sur son identité de femme en reconstruction. ” Ma vie partait à la dérive, elle avait largué les amarres et s’enfuyait au loin “, écrit-elle. Ce récit écrit à la première personne nous raconte un trajet personnel, celui d’une renaissance. Comme une transfiguration, l’auteure vit dans ce roman, écrit d’un seul trait, sans chapitrage, se lisant en un seul souffle, son combat pour la reconnaissance de tous et la libre expression de chacun.

Asli Erdogan, ” L’homme coquillage “, éditions Actes Sud, 208 pages, 19,90 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content