L’éternel réveil de Nicolas Colsaerts

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Nicolas Colsaerts est un champion totalement atypique et imprévisible. Très irrégulier depuis le début de la saison, il n’était même pas sûr, au départ de l’Open de France, de conserver son droit de jeu sur l’European Tour en 2020. Et voilà que, guidé par une forme d’état de grâce, il a carrément remporté le tournoi. ” Avec moi, tout est toujours possible “, souriait-il en recevant le troisième trophée de sa carrière.

Enfant surdoué de la balle alvéolée et professionnel depuis ses 18 ans, Nicolas aurait pu sans doute s’offrir un C.V. bien plus étoffé. Mais il a toujours privilégié le plaisir du jeu à l’obsession de la victoire. C’est un épicurien du golf, dans le sens noble du terme. Aux longues heures de practice, il a souvent préféré les grasses matinées. C’est dans son tempérament. Mais quel talent ! Un club à la main, le joueur bruxellois est un artiste qui, dans un bon jour, peut improviser les plus belles symphonies.

Nul n’a oublié sa victoire à l’Open de Chine en 2011, où il avait survolé les débats, et son titre de champion du monde de Match Play en 2012 sur le parcours andalou de Finca Cortesin. Nul n’a oublié, surtout, son historique succès face à Tiger Woods lors d’un mémorable match de double de Ryder Cup en 2012. ” Mais c’est qui ce gars ? ” s’était interrogé le ” Tigre “, impressionné par les coups improbables du Belgian Bomber.

Alors oui, d’accord, Colsaerts est capable, dans un mauvais jour, de collectionner les double bogeys, d’afficher une forme de nonchalance et de commettre des erreurs stratégiques. C’est son côté bipolaire : génial un jour, médiocre le lendemain. Et inversement ! Mais, à l’arrivée, porté par la magie de son swing naturel, il s’en sort toujours. En vérité, le ” Coels ” n’est jamais aussi redoutable que lorsqu’il se retrouve dos au mur, le couteau sous la gorge. C’était le cas en 2008 quand, au fond du trou sportivement et mentalement, il s’exila plusieurs mois en Australie pour remettre les compteurs à zéro et repartir du bon pied.

Comme le phénix, l’enfant prodige du golf belge aime renaître de ses cendres. Son sacre à l’Open de France, sur le mythique parcours Albatros du Golf national, en est une nouvelle preuve. Cette fois encore, il était sous pression, obligé de signer un Top 20 pour conserver sa place parmi l’élite. Mais, pour éviter trop de calculs inutiles, il a tout simplement gagné le tournoi au terme d’un vrai thriller. ” Après avoir envoyé ma balle dans l’obstacle d’eau du trou n°15, je n’étais pas au mieux. Mais, dans mon for intérieur, j’y ai toujours cru. J’étais en mission et j’ai fini par m’imposer. ”

On l’avait rarement vu aussi heureux et ému qu’après son dernier putt gagnant. A 36 ans, le voilà relancé vers les sommets. En golf, le talent est immortel !

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