Kertèsz au naturel

André Kertész, rue du Château, Paris, vers 1934. © André Kertèsz

André Kertèsz (1894-1985) était un photographe voyageur: né en Hongrie à la fin du 19e siècle, il file à Paris dans l’entre-deux-guerres avant de s’établir à New York, destination finale d’un sacré périple. Parfois surnommé “le poète apatride” (même s’il décrochera la nationalité américaine), ce monsieur au visage un rien sévère travaillera son noir et blanc dans la modernité du Leica. Détenteur du fameux appareil allemand dès sa mise en circulation commerciale en 1925, Kertèsz profite de sa légèreté face aux lourds et encombrants modèles qui trustaient jusque-là le marché de l’image fixe. D’où une impression de vivacité et d’improvisation dans ses photographies, jouant largement sur les lumières naturelles et tout ce que permettent les ombres et les clairs-obscurs en matière de cadre et de composition. S’il est cité comme modèle par Cartier-Bresson, sans doute pour ses capacités à raconter le quotidien, Kertèsz va également s’aventurer dans une voie beaucoup moins naturaliste. Au-delà d’images célèbres comme ce couple tranquille dans un café ou ce peintre en périlleux équilibre sur une échelle, il s’autorisera des images qui, parfois près d’un siècle plus tard, paraissent encore audacieuses, frondeuses et novatrices. Y compris dans les petits formats présentés dans l’expo Marcher dans l’image qui lui est consacrée à Charleroi.

Au Musée de la photographie de Charleroi, jusqu’au 16 janvier, www.museephoto.be

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