Kabila, le fauteur de troubles

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Un rapport annuel très mitigé pour le holding principalement concentré sur l’immobilier en République Démocratique du Congo (RDC). Il choisit essentiellement des sites de premier choix à Kinshasa, et bien sécurisés. Ce grand pays africain recelant un énorme potentiel traverse actuellement une période difficile sur les plans politique et économique. Avec une économie à l’arrêt, le pays est confronté à un manque de devises. Et les caisses de l’État sont pour ainsi dire vides. Au niveau politique, la situation est très tendue car le président Kabila ne semble pas vouloir faire un pas de côté alors que la constitution prévoit que son second mandat se terminait en décembre de l’an dernier. Il tente de rester au pouvoir jusqu’à la fin de cette année au moins, sans élections. Il est néanmoins très peu probable que la population l’accepte. Pour autant, les revenus locatifs du groupe ont encore augmenté en 2016, de 5 %, à 15,3 millions d’euros. À titre de comparaison, en 2010, ces revenus s’élevaient encore à 7,75 millions d’euros. Son résultat opérationnel récurrent (hors éléments uniques ; REBIT) a même progressé d’un appréciable 35 %, à 6,8 millions d’euros. La marge de REBIT affiche dès lors le plus haut niveau des dernières années. La croissance du chiffre d’affaires (CA) fut possible grâce au projet ” Clos des Musiciens ” (4 bâtiments, 33 appartements dont 21 déjà loués). Concernant Carrigrès (carrière de grès à Kinshasa), les nouvelles ne sont pas terribles : l’an dernier, le CA s’est tassé de 35,6 %, à 3,27 millions d’euros. Le REBIT y a plongé de 63 %, à 0,5 million d’euros – sans liquidités, l’État ne peut évidemment pas investir dans les travaux publics. Le REBIT au niveau du groupe s’est accru de 5 %, à 6,95 millions d’euros. Le bénéfice net est quant à lui inchangé à 5,45 millions d’euros. Par action, ce chiffre atteint 1,54 euro.

Grâce notamment à l’entrée en capital du groupe CHA originaire de Hong-Kong, le groupe Texaf est susceptible de connaître encore une sensible croissance au cours des dix prochaines années dans la promotion de projets immobiliers – il y aura notamment, outre des bureaux et villas/appartements dans la capitale, 1500 à 2000 logements sur les 104 hectares de terrain situés en dehors de Kinshasa, à Kinsuka. Dans le cadre du projet ” Les Jardins de Kinsuka “, Texaf a signé un accord de consultance avec un cabinet dirigé par l’architecte de renom Alexander D’Hooghe, ce qui illustre l’ambition du groupe de développer un projet résidentiel unique destiné à la vente. En centre-ville, Texaf a lancé un important projet résidentiel, ” Bois Nobles “, de pas moins de 84 unités de logement, qui sera réalisé en deux phases. La première phase (36 unités) doit être finalisée au second semestre de 2018. La direction table pour cette année sur un REBIT supérieur sur les activités immobilières. Le dividende a été relevé une nouvelle fois de 20 %, à 0,6857 euro brut par action.

Conclusion

Il ne fait aucun doute qu’à long terme, le potentiel de bénéfice reste considérable et intact. Mais le groupe traverse une période difficile du fait des problèmes économiques (manque de devises) et politiques (Kabila s’éternise au pouvoir) que connaît le pays. Si cela pesait sur le cours, l’investisseur à long terme pourrait profiter de cette opportunité.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be

le 19 mars

LE DIVIDENDE A ÉTÉ RELEVÉ UNE NOUVELLE FOIS DE 20 %.

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