Joyeuses tropiques

Jusqu’au 21 décembre, les Halles de Schaerbeek présentent une panoplie d’événements liés à la culture africaine contemporaine. Un must “afro-xellois”.

De toute évidence, on peut se sentir un rien frustré que la capacité large dans la salle principale des Halles (2.000 places) ne puisse être ici utilisée. Souvenirs de concerts et représentations grandioses, aussi divers qu’une prestation de Fela Kuti et de ses 26 femmes/chanteuses, ou du plus intimiste Cirque Plume. Lieu habité depuis le mitan des années 1970, les Halles ont toujours croisé culture et politique, plaisir et réflexion. C’est peu dire, donc, que la manifestation “Bruxelles / Africapitales”, lancée en 2019, se place dans cette lignée métissée. D’obédience ” afro-xelloise” et au-delà puisque la direction des Halles a travaillé en temps réel avec des collectifs peu connus du grand public tels que l’ASBL Mademoiselle Pilipili, la productrice Christelle Pandanzyla ou le talentueux rapeur français Oxmo Puccino. Ce qui est d’abord considéré comme un dialogue entre le nord européen et le sud africain est aussi une interrogation entre les générations. Forcément, les Congolais arrivés en Belgique dans les sixties ont mis au monde des enfants d’une tout autre expérience humaine. Alors, on vous demande d’être muni de votre propre casque pour suivre Tango ya bakoko, plongée dans le Congo des années 1960, histoire qui, au fond, n’est pas véritablement connue. L’agence Mangoo Pickle crée des univers (scéno-) graphiques et propose un atelier art et marketing. Art ou commerce? Les deux évidemment, surtout lorsqu’il s’agit d’un week-end qui présente un African Market. Au-delà du saka-saka et de la banane plantain, il y aura aussi le nouveau stand-up signé Baba Nézar, Laetitia Mampaka, Sirine Ayari, Francois FK, en plus du DJ Béba Storm. Et pourquoi ne pas s’aventurer au Mot valise où l’acteur-compositeur Denis Mpunga pose la question de l’artiste pluridisciplinaire? Richesse et diversité à explorer en dates et détails sur le site des Halles.