Jeune table uccloise

Alors que Damien Bouchéry a finalement mis un terme à l’expérience Fauvette après deux ans et demi seulement, la petite adresse canaille de la rue de la Fauvette, à Uccle, est à nouveau entre de bonnes mains. Celles de Luka Greiner et Marius Junot, deux amis d’enfance de Montreuil. Diplômé de l’école Ferrandi, le premier, passé par Dersou et Oui mon général à Paris, officie aux fourneaux. En salle et au shaker, le second vient du bar Chez ta mère à Ixelles, où il avait posé ses bagages après un long séjour en Nouvelle-Zélande avec son pote. Réunis dans la capitale, les deux copains ont imaginé Chez Luma, un lieu qui leur ressemble.

Leur petit bistrot ucclois a ouvert fin octobre en conservant son atmosphère chaleureuse. Un bar, quelques tables et une étagère où l’on va choisir sa bouteille de vin parmi quelques propositions. Ce sera un Kalamite 2020 (37 euros), produit en vin de France dans le Gard par Frédéric Agneray. Alliant le cinsault et une pointe de grenache, ce vin nature est sur le fruit mais gagne en profondeur après quelques minutes d’aération.

Dans l’assiette, pas de chichis non plus: trois entrées, trois plats et trois desserts à des prix tout doux et qui changent régulièrement. Misant sur le local, la saison, le no waste, Chez Luma opte volontairement pour la simplicité.

Si l’on n’a guère été convaincu par les entrées – chou farci au quinoa (9 euros) un peu grossier et huîtres au sabayon gratinées au beurre noisette anisé (11 euros) manquant de peps malgré le citron vert -, les plats surprennent agréablement. Tendre et bien grillé, le poulpe (19 euros) est, par exemple, servi avec une sauce hollandaise et une purée de céleri-rave. La proposition végétarienne est tout aussi savoureuse: de beaux raviolis de crémeux de châtaigne (18 euros) avec des pleurotes, un jaune d’oeuf et une écume de panais. Dommage que dans les deux cas, les assiettes arrivent tièdes à table…

Rien à redire par contre des deux desserts, clairement l’un des points forts du lieu. C’est la saison des coings. On les retrouve façon tatin (8 euros) avec une glace bien riche et une belle crème fraîche. Tandis que le gâteau à la fleur d’oranger (9 euros) s’offre des notes plus exotiques, avec un sorbet citronnelle, un nougat de fruits secs et des zestes de clémentine.

Si techniquement il y a encore pas mal de mises au point à faire, Chez Luma séduit déjà par sa cuisine honnête et ses prix très abordables.