Huit années de gloire

Rien n’aurait pu suggérer, le 9 mars 2009, que venait de s’amorcer la deuxième plus longue ascension de Wall Street depuis 1900. Nonante-six mois ou huit ans plus tard, la tendance haussière (” bull market “) de la Bourse américaine est toujours intacte. La tendance haussière est définie comme une hausse de plus de 20 % depuis le plancher. Tant qu’aucun repli de plus de 20 % ne l’interrompt, elle est considérée comme intacte. Début 2016, au plus fort de la crise chinoise, nous y avons échappé, le marché accusant alors une correction de 18 %.

La victoire de Donald Trump aux élections a même donné une nouvelle impulsion au marché haussier actuel. L’indice Dow Jones s’est hissé au-delà du seuil historique de 20.000 et 21.000 points, tandis que le Standard&Poor’s 500 (qui regroupe les 500 principales entreprises américaines cotées) pulvérise depuis lors un record après l’autre.

Une seule hausse fut plus marquée : dans les années Vingt (1921-1929), elle a duré 98 mois. Et même les non-initiés à la Bourse savent que cette ascension historique a été suivie d’un mégakrach. Dans trois mois, à ce rythme, nous aurons atteint un nouveau record. La durée moyenne historique d’un marché haussier s’élève à 54 mois, soit quatre ans et demi. Le compteur affiche déjà trois ans et demi de plus !

Cours record

Faut-il pour autant craindre un nouveau krach de cette envergure ? Pas selon nous, et pour plusieurs raisons. D’abord, plus que sa durée, l’ampleur de la hausse revêt une grande importance. Or, à 250 %, celle-ci est déjà bien supérieure à la moyenne historique de 136 %. Cela dit, le niveau de l’indice devrait encore doubler pour égaler l’ampleur de la hausse des années Vingt (+495 %). Même la progression de 1990-1997 (+295 %) était plus marquée que la tendance actuelle. En outre, les circonstances économiques et financières sont pour l’heure plus risquées pour les obligations que pour les actions. Donald Trump a ” gelé ” la discipline budgétaire et opté résolument pour une politique de soutien, qui doit relancer la croissance économique et doper l’inflation. La situation est donc plus inquiétante pour les détenteurs d’obligations que pour les actionnaires. Une importante part de la hausse boursière est la conséquence directe du basculement des obligations vers les actions. Enfin, les caractéristiques de la fin d’une ascension boursière (euphorie, intérêt massif pour la Bourse, vague de fusions et d’acquisitions, vif succès des IPO, etc.) sont certes présentes (songeons à l’IPO de Snap Inc.), mais pas dans une mesure suffisante pour prédire un krach.

Nous estimons tangible la probabilité que Wall Street batte le record de durée de 98 mois de la hausse des années Vingt. À moins que Donald Trump sorte plus encore des sentiers battus ou défraie encore davantage la chronique… À partir de l’été cependant, nous prévoyons que le ciel s’assombrira nettement en Bourse.

LA PROBABILITÉ EST RÉELLE QUE LA DURÉE RECORD DE L’ASCENSION DE WALL STREET SOIT BIENTÔT BATTUE.

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