Georges Orwell dans la Pléiade

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Le journaliste et écrivain britannique est partout. Pourquoi est-il si indispensable de le lire aujourd’hui?

Ces dernières années, la popularité de Georges Orwell (1903-1950) n’a fait que croître. Au lendemain de l’élection de Donald Trump, son chef-d’oeuvre 1984 (publié en 1949) squatte le top des livres les plus vendus dans de nombreux pays. Sans même l’avoir lu, tout le monde en connaît d’ailleurs souvent l’intrigue et les concepts-clés, novlangue et big brother en tête.

Ce sont ses deux derniers romans sur la barbarie du totalitarisme (le dystopique 1984 et l’allégorie animalière La ferme des animaux parue l’année précédente ) qui ont fait et font la gloire d’Orwell, mais Philippe Jaworski, qui coordonne la parution de l’auteur de la Pléiade, rappelle combien la force du Britannique réside peut-être davantage encore dans ses essais et pamphlets: “C’est pour (Orwell) la forme la plus robuste d’intervention d’un écrivain, et la plus noble, parce que politique et d’essence populaire. Et puis, le pamphlétaire écrit avec l’espoir d’être utile, c’est-à-dire utilisable”, analysait-il dans Le Monde. Si nous sommes effrayés par notre époque, ce n’est cependant pas du réconfort que nous trouverons dans la lecture d’Orwell, plutôt une surprise toujours renouvelée de la contemporanéité de cet auteur décédé il y a 70 ans.

A lire aussi, pour mieux comprendre l’éternel révolté: la biographie parue pour la première fois en 1966 et publiée aujourd’hui en français par les éditions Lux, Orwell, à sa guise, écrite par George Woodcock qui a bien connu Orwell dont il admirait le “sens du fair-play qui l’amenait parfois à retirer publiquement ses propos s’il en venait à considérer ceux-ci comme injustifiés”. Orwell invite au doute et à la nuance: “La vérité, pense-t-on, se change en son contraire quand elle sort de la bouche de vos ennemis” , écrit-il dans un article intitulé Retour sur la guerre d’Espagne. Une des nombreuses pensées orwelliennes à méditer.

Georges Orwell, OEuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 1.664 pages, 66 euros jusqu’au 31 mars.

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