Féminisme inclusif

Murielle Magellan, Géantes, Mialet-Barrault Editeurs, 290 pages, 19 euros. © pg

Dans “Géantes”, Murielle Magellan a rédigé deux livres: un roman quasi fantastique et un journal intime. Les deux se rejoignent avec élégance sur la question de la place des femmes.

L’écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice Murielle Magellan rassemble deux ouvrages sous un même titre. Un chapitre sur deux, elle présente un roman où elle raconte l’histoire d’une certaine Laura. Elle alterne ensuite avec un journal où elle nous livre ses pensées inspirées par une rencontre avec l’académicien Andreï Makine, qui lui conseillait d’écrire sur la vieillesse des femmes. Le faux, l’inventé, d’un côté. Le réel, de l’autre. Les deux se rejoindront au bout du chemin, parlant de la place et du statut des femmes dans notre monde. Et plus particulièrement dans celui du travail. Dans la partie romanesque, Laura voit sa vie se transformer en un soir. Passionnée de littérature japonaise, cette jeune femme qui se contente de s’occuper de la compta de son mari mène une vie plu-tôt heureuse et discrète. Jusqu’à ce qu’elle doive remplacer au pied levé un journaliste chargé d’intervenir dans une rencontre avec un grand auteur nippon… Laura y fait sensation, marquant les esprits au point qu’elle trouvera un boulot en lien avec ses connaissances. Le hic, c’est que ce changement de vie s’accompagne d’un changement physique: elle se met à grandir…

En alternance, dans la partie “journal”, Murielle Magellan raconte comment elle aussi a été changée par sa conversation avec Makine, un homme dont elle admire le talent mais qu’elle estime s’être comporté avec elle de manière assez cavalière. Et de lister alors toutes les fois où elle s’est fait aborder dans la rue par des gêneurs mais aussi par ceux qu’elles appellent ses “anges” ; évoquant par ce biais la question du flirt “improvisé des passants”, développant un féminisme modéré et inclusif. Dans ces deux textes, Murielle Magellan évoque surtout la parole des femmes avec des mots très beaux, très justes, en des temps où “les femmes partout se lèvent et dansent”.

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