Enfin un rebond

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Le marché a accueilli très favorablement le rapport intermédiaire au 31 octobre de Nyrstar. Fin septembre, l’entreprise a franchi une étape cruciale, le démarrage de son unité de traitement multimétaux Port Pirie, en Australie. En février, Hilmar Rode, le nouveau CEO de Nyrstar, avait à nouveau reporté de six mois ce lancement afin de maximiser la création de valeur à terme. Dont surcoût : 70 millions d’euros. L’usine générera un surcroît de cash-flow opérationnel ajusté (Ebitda) de 40 millions d’euros en 2018, 100 millions en 2019 et 130 millions à partir de 2020 (initialement, tout au plus 80 millions par exercice).

La division minière du groupe évolue. Cet été, Nyrstar a finalisé la vente de Campo Morado (Mexique), Coricancha et Contonga (Pérou). Le groupe a ainsi cédé les dernières des cinq mines d’Amérique du Sud qu’il détenait. Le plan stratégique prévoyait en réalité la cession des quatre mines nord-américaines (Langlois, East et Middle Tennessee, et Myra Falls), mais la nouvelle direction en a décidé autrement. La forte hausse du prix du zinc (en moyenne +42 % après neuf mois, à 2.783 dollars la tonne) et, surtout, l’amélioration des prestations opérationnelles de Langlois et East Tennessee ainsi que des perspectives de Middle Tennessee (redémarrage en août) comme de Myra Falls (redémarrage au plus tôt en 2018) expliquent ce revirement. A l’horizon 2020, Nyrstar table sur une production d’au moins 200.000 tonnes de concentré de zinc par an et sur une baisse du coût de production de 25 %.

Grâce au redémarrage de Middle Tennessee, la production a progressé au troisième trimestre de 55 %, à 34.000 tonnes, et après neuf mois, de 22 %, à 88.000 tonnes. Le cash-flow opérationnel sous-jacent (hors éléments exceptionnels Rebitda) s’est hissé de 2 à 18 millions d’euros, et après neuf mois, de 2 à 33 millions. Le groupe ne profite cependant pas pleinement de la hausse du prix du zinc car il a réduit les risques liés au redémarrage de la mine par hedging à des prix inférieurs. Ce qui a réduit de 32 millions d’euros le Rebitda. Dans la division Fonderie, la production de zinc s’est accrue d’un pour cent, à 247.000 tonnes, ce qui porte le total de la production, après neuf mois, à 766.000 tonnes (+2 %). Au troisième trimestre, le Rebitda a augmenté de 15 %, à 45 millions, et après neuf mois, de 13 %, à 162 millions. L’effet positif de la hausse du prix du zinc (+31 %, à 2.962 dollars par tonne, au troisième trimestre) s’est déjà traduit cette année par un Rebitda de 156 millions, mais a été gommé partiellement par la baisse des tarifs de traitement du zinc (-10 %, ou -63 millions de Rebitda). Se fondant sur une étude récente, la direction du groupe pronostique, d’ici 2020, hors investissement majeur, une augmentation de la production annuelle de cette division à concurrence de 1-1,1 million de tonnes de zinc, à 1,2 million de tonnes, et une baisse structurelle du coût de production de 20 %.

Au niveau du groupe, le Rebitda a progressé de 70 % au troisième trimestre, à 51 millions d’euros, et de 35 % après neuf mois, à 162 millions. Bien sûr, l’endettement net a aussi augmenté, de 152 millions, à 1,14 milliard. L’an prochain, il devrait cependant diminuer peu à peu.

Conclusion

Le cours de Nyrstar s’est redressé de plus de 35 % depuis notre conseil d’achat. Et ce n’est peut-être qu’un début. L’avenir dira si la stratégie que mène le nouveau directeur sera payante. De lourds investissements n’étant en tout cas plus requis, le groupe devrait voir, au cours des prochains trimestres, sa performance opérationnelle s’améliorer et sa dette s’alléger.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be le 8 novembre

L’an prochain, Nyrstar devrait voir sa dette s’alléger peu à peu.

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