En quête d’identité

Dans son premier roman, la Française Maria Larrea dévoile ses origines et s’interroge sur les notions de racines et de famille.

Comment trouver sa place parmi les siens quand on vous a menti sur votre naissance? Cette question est au centre de Les gens de Bilbao naissent où ils veulent. Il y a tout dans ce titre: ce que l’on va découvrir de l’histoire familiale et des origines de Maria Larrea, mais aussi de ses questionnements. Son écriture vive et ciselée nous emmène d’abord à la découverte de ses parents, nés tous les deux dans le nord de l’Espagne et tous les deux rejetés par leur mère respective. Leur histoire commence par un coup de foudre, un mariage trop rapide, puis une installation à Paris où le père deviendra gardien de théâtre et la mère femme de ménage. Née en 1979, l’auteure et narratrice va toutefois apprendre un jour (grâce au tarot! ) que ses parents ne sont pas ses parents et qu’elle a été adoptée. Elle entame alors un vrai parcours de combattante afin de connaître la vérité sur ses origines, enquête qui la mènera sur la piste d’un trafic de mômes dans l’Espagne post-franquiste. On l’accompagnera dans ce voyage qui connaîtra divers rebondissements. On la suivra dans ses colères, ses révoltes, ses déprimes. On se posera avec elle la question de la filiation, de la famille. Sa mère est-elle la femme qui lui a donné naissance, celle qui l’a adoptée ou celle qui lui a un jour donné le sein alors qu’elle était un nourrisson affamé? L’écriture de Maria Larrea suit les méandres de ses humeurs, elle écrit comme elle ressent et nous fait vibrer d’autant plus profondément au gré de ses émotions. Il y a dans ce premier roman des passages et des mots terribles que lui ont inspirés l’injustice et la colère mais aussi des moments d’une grande force émotionnelle. Car même si l’histoire qu’elle raconte est extrêmement personnelle, son écriture la rend universelle et appropriable par tous.