En phase de transition

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Les entreprises éditrices de logiciels traditionnelles comme Oracle ont été confrontées ces dernières années à des changements drastiques dans le secteur. Du fait de l’essor du cloud computing, les logiciels sont désormais stockés dans de grands centres de données, et les clients en louent l’utilisation moyennant paiement. Les entreprises du secteur ont dès lors dû adapter leur offre à ce nouveau modèle. Le rachat de concurrents est une stratégie éprouvée par Oracle depuis déjà près de vingt ans. Dans le segment du cloud, l’entreprise opère donc de la même façon : après plusieurs petites acquisitions, elle a acheté l’an dernier pour un peu plus de 9 milliards de dollars (USD) NetSuite, un spécialiste des logiciels ERP proposés dans le cloud. Concrètement, il s’agit de programmes de gestion intégrée (gestion logistique, financière, de personnel, etc.). Cette année, NetSuite réalisera un chiffre d’affaires (CA) d’environ 1 milliard USD et contribuera au bénéfice d’Oracle dès l’exercice en cours. Ce choix (obligatoire) du cloud a également des conséquences sur l’évolution du CA. Depuis plus de deux ans, les ventes liées à ce segment progressent tandis que les ventes de licences sont en recul. Il est donc crucial de savoir quand les revenus supplémentaires des services cloud compenseront l’érosion des activités classiques. Certes, la plupart des clients existants d’Oracle suivront également l’entreprise dans le cloud. Mais cela ne suffit pas pour générer une croissance supplémentaire. Le modèle du cloud assure des revenus récurrents (abonnements) aux fournisseurs de logiciels, mais le revenu que procurait la vente de licences disparaît, évidemment. Oracle doit donc séduire des clients d’autres entreprises, ce qui n’est pas simple à mettre en oeuvre.

Au deuxième trimestre de l’exercice en cours (clos le 30/11), Oracle a souffert d’un dollar américain plus cher. Et la donne ne changera pas au trimestre courant. Le CA du groupe, à 9,07 milliards USD, s’est révélé un peu plus élevé que l’an dernier (+0,8 %) mais est inférieur aux attentes. Les revenus du cloud ont franchi pour la première fois le cap du milliard de dollars, et ont augmenté, sur une base annuelle, de 62 %. Environ la moitié de cette croissance était organique, l’autre moitié provenant d’acquisitions. En termes nominaux, le progrès dépasse légèrement les 400 millions USD. En contrepartie, on épinglera la baisse des ventes de licences de logiciels d’un cinquième, soit de 270 millions USD. L’essentiel du CA (4,78 milliards USD) a été réalisé grâce aux actualisations de licences et au support technique. Le CA de la division Hardware a fléchi de 10 %. Le bénéfice opérationnel s’est hissé à 3,8 milliards USD, ce qui représente une marge de 42 %.

Au deuxième trimestre, Oracle a racheté des actions propres pour un total de 500 millions USD. Ce programme de rachat se poursuivra cette année. Le dividende trimestriel s’élève à 0,15 USD par action et sera payable plus tard dans le mois. Au cours actuel, le rendement brut atteint 1,5 %.

Conclusion

Oracle se trouve encore en phase de transition, où coexistent les ventes de licences classiques et l’activité cloud. Sa croissance (organique) n’accélère pas encore, raison pour laquelle l’entreprise procède à des rachats. Nous pensons qu’Oracle ne peut prétendre à une valorisation plus élevée pour l’instant.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.bele 26 janvier

L’ACTIVITÉ ” CLOUD ” A FRANCHI LE CAP DU MILLIARD DE DOLLARS DE CHIFFRE D’AFFAIRES.

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