Ecrire, pour désobéir

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Dans “Pourquoi pas la vie”, roman signé de la Française Coline Pierré, l’illustre poétesse Sylvia Plath ne se donne pas la mort. Et prend sa revanche…

Le 11 février 1963, Sylvia Plath se suicide au gaz dans un appartement de Londres. Elle n’a que 30 ans. Depuis, la poétesse américaine est devenue une icône des combats féministes. L’artiste a en effet sacrifié ses ambitions au profit de son mari, Ted Hughes, écrivain et poète reconnu qui, non content de l’avoir cantonnée dans le rôle de femme au foyer, l’a quittée en lui laissant leurs deux enfants sur les bras. De son vivant, Sylvia n’a dès lors connu qu’un succès d’estime, la vraie reconnaissance de son talent singulier n’arrivant qu’après.

Dans Pourquoi pas la vie, Sylvia Plath se voit toutefois donner une seconde chance, par la magie de la littérature qui, comme l’écrit Coline Pierré, sert à “inventer des réalités alternatives à partir de la matière du monde”. Le soir où elle entend commettre l’irréparable, les pleurs d’un de ses enfants l’en empêchent in extremis. Son réflexe maternel la sauve. Et c’est le début d’une nouvelle histoire, d’une nouvelle Sylvia, qui va se remettre à écrire, va voir un de ses textes adapté en comédie musicale et humer l’air du temps, celui d’un monde qui est en train de changer. Et Sylvia tentera de changer avec lui.

Pourquoi pas la vie, c’est surtout l’histoire d’une jeune femme qui va vaincre toutes les peurs qui l’ont conduite à penser à la mort: peur du silence, peur du vide, peur du noir. Peur de la vie. Peu à peu, elle s’émancipera du patriarcat et de toutes les injonctions que la société adresse aux femmes pour les empêcher de grandir. On a mille fois envie de croire au récit imaginé par la Française Coline Pierré qui nous livre un portrait solaire de cette jeune femme prête à bouleverser les codes de la poésie et la littérature de son temps. Prête à ne plus baser son oeuvre sur la colère ou le désespoir. Un personnage que la littérature a sauvée parce qu’écrire, c’est désobéir.

Coline Pierré, “Pourquoi pas la vie”, L’iconoclaste, 400 pages, 20 euros.

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