Marie Poppies, distributeur “slow flower”

Marie Lebeau et Valentine Weinand

En moins d’un an, Marie et Valentine sont devenues le point de rencontre d’une quarantaine de fleuristes et de producteurs de fleurs locales, de saison et écoresponsables.

Courant 2019, Marie Lebeau, diplômée en sciences économiques, est interpellée par la lecture d’un rapport de Greenpeace sur l’impact environnemental du commerce des fleurs. Elle décide de creuser la question et découvre que bien qu’il existe de plus en plus de productions de fleurs écoresponsables en Belgique, peu de commerçants s’y approvisionnent, faute d’une offre suffisamment large et variée auprès d’une seule source. Elle imagine alors un projet qui faciliterait aux fleuristes l’accès à des tels produits par un canal d’achat en ligne mutualisant l’offre des producteurs et par un lieu de collecte sur Bruxelles. Marie Lebeau est ensuite rejointe par Valentine Weinand, formée à Solvay. En mai 2020, les deux lancent officiellement leur plateforme baptisée Marie Poppies, entre autres grâce à un crowdfunding (sur www.growfunding.be) qui leur permet de récolter plus de 10 000 euros. “De quoi créer le site web et acheter le matériel de base, expliquent les fondatrices. On a eu la chance de ne pas devoir payer de location pour notre lieu de collecte, seulement les charges.” Depuis, la société a déménagé dans un nouvel espace à proximité de Tour & Taxis.

15 centimes

La commission que prend Marie Poppies par tige vendue.

Tout part en quatre heures

Concrètement, comment ça se passe? “On a un réseau de 13 producteurs partenaires qui, chaque vendredi, nous communiquent leur offre de fleurs, explique Valentine. Cette offre est mise en ligne sur la plateforme et les fleuristes peuvent ensuite passer commande jusqu’au mardi soir. Le mercredi matin, les fleurs sont coupées, garantissant une fraîcheur maximum. Le jeudi matin, elles arrivent chez nous pour 7 h et les fleuristes viennent les chercher jusqu’à 11 h. Tout se déroule en un seul trajet.”

Sur ces ventes, Marie Poppies s’octroie 15 centimes par tige. “Le prix d’une fleur peut varier d’un producteur à l’autre mais ce sont toujours eux qui fixent le prix juste, on ne leur impose rien et notre marge ne change pas.” Les producteurs sont par contre rigoureusement choisis par le duo: “La plupart sont implantés autour de Bruxelles mais l’idée est de se développer sur tout le pays. On va à la rencontre de chacun pour voir comment il travaille”. Conditions sine qua non d’admission? Etre dans une démarche écoresponsable, ne pas utiliser de pesticides ni de serres chauffées, utiliser l’eau de manière raisonnée.

A noter que le jeudi, certains proposent également leurs invendus à prix réduit. “Et ça marche bien. Plusieurs fleuristes achètent des packs en plus pour des commandes supplémentaires éventuelles. Au début, certains étaient un peu freinés par les prix car les fleurs écoresponsables sont parfois un peu plus chères. Mais dès qu’ils avaient testé, ils étaient séduits. Entre autres parce que les fleurs sont super parfumées et que chacune d’elles est unique.”

Si la crise a fortement impacté le secteur, Marie et Valentine restent optimistes: “On vise la rentabilité pour 2022. Là, on commence à pouvoir s’octroyer un petit salaire et on réfléchit à la façon de se développer”. Parmi leurs projets imminents: la commercialisation de fleurs séchées, déjà précommandées et qu’elles feront sécher elles-mêmes, et la vente de bouquets écoresponsables en partenariat direct avec “leurs” fleuristes. Projets pour lesquels elles devraient recevoir l’aide de Be Circular (le programme d’économie circulaire de la Région bruxelloise) et d’investisseurs privés.

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