Depardon à Paris

© PG

Il aura 80 ans le 6 juillet prochain. Et il incarne une belle histoire française. Celle d’un fils de paysans du Rhône qui découvre les possibilités de l’image fixe quand, à 12 ans, il reçoit de son frère aîné un appareil 6×6. Le jeune gars qui apprend sur le tas le maniement de la photo mais aussi le sens à donner à une image se retrouve dès 18 ans en plein Sahara, à travailler en reportage pour un forfait de 800 francs. Français, certes, mais quand même… Début d’un feeling photoreportage à l’international – du Liban au Tchad, des guerres à la fraternité – dont il est depuis plus d’un demi-siècle l’un des plus brillants représentants. Les photos de Depardon rentrent désormais dans l’histoire contemporaine alors que lui, timide, placide, quasi passe- muraille, a étendu son champ visuel au documentaire et même à l’une ou l’autre fiction. Son noir et blanc minéral, ses cadres qui touchent par leur juste mathématique émotionnelle, à la fois réaliste et artistique, on les retrouve actuellement dans une double offre. D’abord via un livre, Son oeil dans ma main, où Depardon partage son regard avec l’écrivain algérien Kamel Daoud. Ensuite dans une expo précieuse, au même intitulé, à l’Institut du monde arabe à Paris. On peut y voir des clichés d’un premier voyage fondamental entrepris par Depardon en Algérie, en 1961 dans le tumulte de la presqu’indépendance, jusqu’à une récente visite de 2019. Un sacré périple qui, à sa façon, raconte une partie du 20e siècle.

Jusqu’au 17 juillet, www.imarabe.org

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