Convertibles : à la fois obligations et actions

Dans leur quête permanente de rendement, les investisseurs rencontrent parfois des obligations convertibles. Ce sont des titres à revenus fixes qui peuvent, sous certaines conditions, être transformés en actions. L’évolution de leur cours subit donc également l’influence des Bourses.

Les obligations convertibles sont déconseillées aux débutants. Elles exigent en effet la connaissance du fonctionnement du marché. Elles sont associées à des actions d’une seule entreprise. Celle-ci émet une obligation qui, dans un délai donné (la période de conversion) et sous certaines conditions (lesconditions de conversion), peut être échangée contre des actions, la plupart du temps de la même entreprise.

Comme elles sont convertibles et que l’acheteur est donc susceptible d’obtenir un rapport d’échange intéressant, leur taux sera nettement plus faible que celui d’obligations ordinaires.

Hybride

L’obligation convertible est une forme d’investissement hybride. D’une part, l’acheteur détient un titre à revenu fixe qui lui garantit un rendement, et d’autre part, il spécule sur l’évolution du cours de l’action de l’entreprise émettrice des obligations. L’entreprise fixe le prix de conversion à l’émission des obligations. C’est le prix que le détenteur de l’obligation devra payer pour acquérir les actions s’il échange ses obligations. La différence entre le prix de conversion et le cours de l’action à l’émission est la prime de conversion. Elle varie généralement entre 10 et 15 %. En d’autres termes, l’action doit progresser de plus de 10 à 15 % avant que la conversion soit rentable.

Avantages et inconvénients

Est-ce intéressant ? Oui, pour ceux qui comprennent parfaitement la structure d’un tel produit et sont capables d’en estimer les risques. Les obligations convertibles offrent un rendement fixe jusqu’à la conversion. Par leur biais, on peut profiter de la hausse du cours de l’action correspondante, mais avec une protection à la baisse puisque le principal est remboursable à l’échéance.

Le remboursement de l’obligation dépend de la capacité de l’émetteur à honorer ses engagements. Il en va de même des obligations ordinaires. Mais les convertibles sont souvent émises par des sociétés en phase de croissance désireuses de se financer à des conditions attrayantes. C’est pourquoi leur note est souvent un peu plus faible, signe de risque plus élevé.

Lorsque le cours de l’action ne progresse pas (suffisamment), le titulaire de l’obligation se retrouve avec un titre qui offre un rendement inférieur à la moyenne du marché.

Le coupon est généralement inférieur à celui d’une obligation classique.

En outre, comme les obligations convertibles sont souvent plus complexes que les obligations ordinaires, elles suscitent moins d’intérêt. Par conséquent, lorsque l’investisseur voudra vendre ses obligations avant l’échéance, il se pourra qu’il éprouve des difficultés à trouver preneur.

Traitement fiscal

Les intérêts des obligations convertibles sont soumis au précompte mobilier. Depuis le 1er janvier, celui-ci s’élève à 30 % du revenu brut. L’éventuelle plus-value réalisée lors d’un remboursement en espèces est exonérée d’impôt. Mais le régime fiscal change si l’acheteur d’une obligation la convertit en actions. Il devient, de fait, actionnaire. L’éventuelle plus-value sur les actions est (toujours) exonérée d’impôt si elle est obtenue dans le cadre d’une gestion normale de portefeuille. Comme les intérêts, les dividendes sont soumis au précompte mobilier de 30 %.

Concrètement

L’assortiment d’obligations convertibles pour les particuliers étant plutôt maigre, ceux-ci peuvent se tourner vers des fonds spécialisés. Par leur biais, ils diversifieront les risques, sans engager des montants trop importants.

Les fonds d’obligations convertibles n’ont pas été particulièrement performants ces derniers mois. Le fonds L1 Convertible Bond Europe Classic de BNP Paribas Fortis, par exemple, a gagné 1,5 % depuis le début de l’année. Le rendement moyen du fonds depuis son lancement (13/06/2005) s’établit à environ 4 %. Le KBC Bonds Convertibles affiche des performances comparables, même si le rendement est négatif cette année (-2,60 %). Candriam Bonds Convertible a enregistré un rendement (cumulé) de 13 % ces cinq dernières années. JPMorgan Global Convertibles Income est coté sur la Bourse de Londres. Le fonds investit dans des obligations convertibles à haut rendement et s’échange à 101 livres britanniques. Il a, lui, gagné environ 10 % en un an.

Plusieurs obligations convertibles Nyrstar sont disponibles sur le marché. Le mois dernier, le producteur de zinc a émis pour environ 100 millions d’euros d’obligations supplémentaires qui arrivent à échéance en 2024. Elles ont été fusionnées avec des obligations émises en mars et offrent un coupon de 6,875 %. Mais, l’obligation étant déjà cotée à 107 %, le rendement effectif s’établit à 5,54 %. Standard & Poor’s lui attribue une note B-, ce qui signifie que l’investissement est risqué. Coupures de 100.000 euros.

Ablynx a émis pour 100 millions d’euros d’obligations convertibles qui arrivent à échéance le 27 mai 2028. Ces obligations portent un coupon de 3,25 % par an, mais la prime de conversion est élevée (26 %).

Les obligations convertibles sont déconseillées aux débutants. Elles exigent en effet la connaissance du fonctionnement du marché.

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