Comment freiner les grands frappeurs?

Driver et balle sont dans le viseur des instances du golf. © PG

Faut-il freiner la course à l’armement pour les joueurs professionnels? Pour la première fois, les deux grandes instances du golf mondial (l’USGA aux Etats-Unis et le Royal & Ancient en Europe) se posent la question. A la lumière d’un audit très pointu, elles ont même décidé de réfléchir avec les grandes marques de matériel pour trouver un compromis. En filigrane, l’objectif est clair: adapter les drivers et les balles pour éviter des surenchères permanentes dans la distance des frappes.

Grâce aux nouvelles technologies, les joueurs les plus puissants du PGA Tour et de l’European Tour catapultent aujourd’hui des balles à plus de 330 mètres. Des champions comme Bryson DeChambeau ou Dustin Johnson touchent généralement les greens des par 5 en deux coups et attaquent souvent ceux des par 4 depuis le tee de départ! Pour éviter que les mythiques parcours des grands tournois soient à ce point humiliés, une réflexion est donc lancée pour cadenasser certaines règles.

L’USGA et le R&A travaillent principalement autour de trois points: la longueur maximale des clubs (qui passerait de 122 à 117 cm), une réduction de la tolérance sur l’effet trampoline des faces des clubs et une nouvelle méthode de test des balles. Pour l’heure, dans l’attente d’un retour des équipementiers et des grands acteurs du golf (dont les joueurs), il ne s’agit que de propositions. Mais on devine une réelle volonté d’aller de l’avant dans ce domaine un peu tabou. Ces changements ne concerneraient, a priori, que les compétitions professionnelles via des “règles locales” à appliquer lors des tournois. Les joueurs amateurs ne seraient donc nullement concernés.

“Je pense qu’il est souhaitable, pour l’esprit du golf, de mieux baliser l’usage du matériel sur les circuits pros”, a notamment déclaré Mike Davis, directeur exécutif de l’USGA. Il est clair que les dernières statistiques “monstrueuses” de Bryson DeChambeau, dont les distances au drive défient la raison (400 yards à l’entraînement), ont accéléré les débats.

Si les suggestions des instances sont validées, les clubs et les balles des joueurs pros pourraient donc, à terme, faire l’objet d’une forme de bridage, un peu comme les moteurs de Formule 1 avec, à la clé, de nouvelles nuances entre les règles pour les pros et les amateurs. Ceci permettrait de ne pas devoir toucher aux dessins des parcours. Car comme le répète Rory McIlroy, ceux-ci sont quasiment exclusivement fréquentés par des joueurs amateurs qui considèrent le golf comme un sport loisir. “Pour moi, le vrai défi du golf mondial se trouve ailleurs: dans la façon dont les instances vont accompagner, à l’avenir, les millions de jeunes et nouveaux golfeurs…”, a conclu le champion nord-irlandais.

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