” Ce n’est encore que le début “

© Thomas Sweertvaegher

Chez nos confrères de ” Trends Magazine “, c’est Onno van de Stolpe (60 ans), le CEO de la société biotech Galapagos, qui a été récompensé par le titre de Manager de l’Année 2019.

Le développeur de médicaments Galapagos est aujourd’hui le porte-drapeau du secteur biotechnologique en Belgique et aux Pays-Bas et s’approche du lancement commercial de son premier médicament. Conçu pour le traitement du rhumatisme, le filgotinib devrait être approuvé aux Etats-Unis, au Japon et en Europe durant le deuxième semestre de l’an prochain. Selon les analystes, à terme, il pourrait rapporter une poignée de milliards d’euros à Galapagos, d’autant qu’il pourrait également être utilisé dans la lutte contre d’autres maladies. De plus, Galapagos dispose d’un pipeline bien rempli avec plusieurs succès commerciaux potentiels comme un candidat médicament contre l’IPF (une maladie pulmonaire) et le programme de recherche Toledo qui doit apporter un successeur au filgotinib.

Pourquoi le jury de Trends l’avait-il nommé parmi les 10 finalistes ? Onno van de Stolpe est le fondateur et la locomotive de Galapagos depuis deux décennies. Passion et persévérance, même après de lourdes déceptions, constituent sa marque de fabrique. De plus, il a la réputation d’être un excellent négociateur. Le deal de 4.5 milliards d’euros conclu à la mi-juillet avec Gilead constitue le couronnement de sa carrière. Le partenaire américain de Galapagos promet en effet de ne pas lancer d’offre d’acquisition pendant 10 ans et injecte plus de 4,5 milliards d’euros dans l’entreprise malinoise.

Dix ans d’indépendance

” Notre deal avec Gilead nous garantit au moins 10 ans d’indépendance, plus une injection incroyable de liquidité, confie Onne van de Stolpe. Ces milliards sont d’ailleurs contractuellement destinés à être investis dans des projets innovants de recherche et développement. Grâce à cet argent, nous pourrons rapidement intensifier nos efforts de recherche. ”

” Le principal défi a été réalisé : garantir notre indépendance, ajoute-il. La machine est lancée pour les 10 prochaines années. Il ne peut plus rien arriver. Je dois à présent veiller à préserver notre culture d’innovation, d’autant qu’avec tout cet argent, il est tentant de privilégier des produits moins innovants. Mais la mise sur le marché de nouveaux médicaments innovants est la raison d’être de Galapagos. Et je m’en sens le gardien. ”

Galapagos 2.0

Comment voit-il la suite ? ” Ce n’est encore que le début. Je le dis depuis longtemps : quand on voit où nous en sommes arrivés avec les ressources très limitées dont nous disposions, ce partenariat ouvre d’énormes perspectives. Vous pouvez le considérer comme le départ de Galapagos 2.0, et je suis très optimiste : nous allons montrer de grandes choses. Nous devons exploiter à présent au mieux la combinaison Galapagos-Gilead pour faire la différence dans le secteur biotechnologique. ”

L’entreprise devrait selon toute vraisemblance enregistrer une croissance très élevée, mais trouve-t-il suffisamment de nouveaux collaborateurs ? ” Nous avons l’avantage d’avoir bénéficié d’énormément de publicité et d’être considérés comme un employeur très attrayant. Nous recevons ainsi de nombreuses candidatures ouvertes. Nous sommes également très compétitifs quand nous recrutons à l’étranger. Le principal goulot d’étranglement se situe au niveau des profils que nous débauchons dans le secteur pharmaceutique. Je me demande si je pourrai également leur inculquer la culture Galapagos, moins structurée, mais plus opportuniste et plus réactive que celle des groupes traditionnels. Ceux qui ont passé 20 ans chez Roche ou Novartis ont été éduqués différemment. “

Profil

Né le 25 octobre 1959 à Geldrop, Pays-Bas.

– Etudes : master en virologie, université de Wageningen, stage chez Biogen à Boston.

– Débute sa carrière au sein de l’entreprise de biotechnologie végétale Mogen.

Part en Californie pour le Foreign Investment Officenéerlandais.

– 1995 : développe l’entreprise américaine Molecular Probes aux Pays-Bas.

– 1998 : absorbé par IntroGene (désormais Crucell) pour constituer une nouvelle division.

– 1999 : cofondateur de Galapagos, une joint-venture de Crucell et Tibotec, dont il devient CEO.

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