Bulles explosives

© DUPUIS

Alors que le formidable dessinateur Willem quitte le journal Libération après 40 années de caricatures mordantes au quotidien, que Plantu fait de même après un demi-siècle au Monde, l’expo proposée à Bozar tombe à pic. Joliment titrée Mille sabords et castrats – La censure en BD, l’opération analyse de manière didactique la façon dont la censure s’est immiscée dans le monde de la BD et du cartoon belge et international. S’appuyant sur un livre de l’auteur spécialisé en BD Jan Smet, paru début 2021, l’expo relève sept thèmes de possibles frictions avec les nouvelles morales ou prétendues telles: violence, drogue, racisme, langage, sexe, histoire et vaches sacrées (sic). On pense évidemment à la cigarette dans la bouche de Lucky Luke, remplacée par un brin d’herbe au fil du temps, mais aussi aux tombereaux d’injures qui parsèment les aventures de nombreux personnages tels que Gaston Lagaffe ou, bien sûr, l’imaginatif capitaine Haddock. S’y joignent par ailleurs les récentes controverses entourant Tintin au Congo et la nécessite de contextualiser une histoire parue en 1931, imprégnée de paternalisme et de colonialisme. Cet album du reporter à la houppe reste néanmoins le plus vendu de la série phare d’Hergé, 10 millions d’exemplaires dans le monde, et détient toujours une popularité certaine au… Congo.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content