Bruxelles et sa radio

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Si la tour Reyers sert de pavillon surtout à la télévision belge, le ” paquebot ” Flagey reste le symbole des heures de gloire de la radio. Son siège – jusqu’à l’aube des seventies -, un bâtiment signé Joseph Diongre, fait office de signature architecturale à l’une des grandes révolutions médiatiques du 20e siècle. Ce sont les liens qu’ont entretenus la radio et la ville que le jeune historien Nicolas Kenny, Québécois d’origine mais d’ascendance belge, a choisi d’analyser dans son ouvrage richement documenté. Des débuts de Radio Bruxelles à l’Institut national radiophonique, le média radio est passé de simple vitrine de divertissement à celui d’outil public d’information des masses et d’émancipation culturelle. La radio est ainsi devenue physiquement un lieu culturel, le complexe de la place ixelloise accueillant des vedettes dans ses célèbres studios. L’auteur passe également dans le détail les heures plus sombres d’un pays et de sa radio occupée (certains valeureux de l’INR ayant préféré rejoindre la BBC londonienne), devenant pour l’occasion un précieux outil de propagande pour l’occupant. Le ton quelque peu doctoral de l’ouvrage, que le contexte universitaire impose, s’oublie grâce aux photos d’époque et au témoignage d’un pionnier de la station belge, Charles Van Hauteghem, fil rouge de l’ouvrage et merveilleuse boîte à souvenirs venant compléter des pages d’histoire particulièrement méconnues. Une passionnante découverte à laquelle ne manque que le son.

Nicolas Kenny, ” Bruxelles et sa radio. Emotions et sonorités 1923-1960 “, éditions CFC, 240 pages, 25 euros.

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