BMW, sponsor des sommets européens

Présider le Conseil de l’Union européenne, cela apporte du prestige et du pouvoir à l’Etat hôte. Mais cela implique des frais de réception, de déplacement ou de location de salles très conséquents. La facture devient-elle trop salée pour les pouvoirs publics ? Certains tentent en tout cas de la réduire en faisant appel au… sponsoring. La Finlande, qui préside l’Union durant le second semestre 2019, a ainsi obtenu le soutien de BMW, tandis qu’au premier semestre, la Roumanie affichait le soutien de Mercedez-Benz, de l’électricien Enel et de Coca-Cola. Selon Le Soir, la Croatie a lancé les marchés pour la prochaine présidence. La pratique est, paraît-il, courante depuis une dizaine d’années. Elle n’en reste pas moins dérangeante. On ne parle pas ici de sponsoriser un festival ou une compétition sportive mais bien des réunions économico-politico- diplomatiques. Réunions au cours desquelles les ministres sont éventuellement amenés à prendre des décisions susceptibles de nuire aux intérêts de ces mêmes sponsors. Au printemps dernier, une centaine d’eurodéputés (dont les Belges Marie Arena, Philippe Lamberts et Marc Tarabella) avaient écrit au gouvernement finlandais pour lui demander d’éviter le recours au sponsoring durant son semestre présidentiel. ” Le sponsoring des présidences actuelles et précédentes par des entreprises automobiles, numériques et de boissons, dont beaucoup ont un intérêt direct à influencer le processus de décision de l’Union, est politiquement dommageable “, écrivaient-ils. En vain, croyait-on jusqu’il y a peu. La médiatrice européenne vient en effet d’ouvrir une enquête sur le sujet.

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