Belle croissance de la marge

© BI

Le récit de croissance de cet acteur mondial spécialisé dans les équipements de blanchisserie industrielle attire trop peu l’attention. Ses résultats annuels 2016 avaient été excellents, mais les analystes et les investisseurs avaient surtout été ravis par le carnet de commandes joliment garni fin décembre. Un élément les avait déçus l’an dernier : la rentabilité. Et à cet égard, les récents chiffres semestriels ont rétabli la situation. L’augmentation du chiffre d’affaires de 5,5 % (+9,2 % au premier semestre de l’an dernier), à 173,5 millions, est légèrement supérieure aux prévisions des analystes. L’an dernier aussi, la croissance du chiffre d’affaires avait progressé, mais du fait de la concurrence intense sur les projets d’envergure et des investissements du groupe, notamment dans l’extension de sa capacité de production, la rentabilité était restée en retrait. Ce n’est plus le cas. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a progressé de pas moins de 20,7 % (de 15,3 à 18,5 millions d’euros ou de 1,96 à 2,37 euros par action). Une augmentation bien plus nette que celle du chiffre d’affaires. Ce qui suppose une amélioration de la marge d’EBITDA de 9,3 à 10,7 %. Le résultat opérationnel (EBIT) est ressorti à 16,3 millions d’euros. Il s’agit d’une hausse substantielle (17,3 %), qui laisse également présupposer une hausse de la marge d’EBIT de 8,4 à 9,4 %. Depuis le premier semestre 2014, cette marge n’avait plus été aussi élevée. Le résultat net a totalisé 11,1 millions d’euros (1,42 euro par action). C’est une augmentation de 17,1 % par rapport aux 9,5 millions d’euros du premier semestre 2016 (1,24 euro par action). La croissance du carnet de commandes est moins spectaculaire qu’au 31 décembre mais plus élevée qu’à la même période il y a un an (+15 %), ce qui est rassurant. Si l’on tient compte des machines produites à la fin de l’année, les réserves en usines sont même de 18 % plus importantes que fin juin 2016, une situation idéale pour garantir un exercice 2017 à nouveau excellent.

Signe de la bonne évolution de Jensen, il y a quelques mois, la direction avait proposé à l’assemblée générale de verser, en plus du dividende ordinaire de 0,25 euro par action, un dividende supplémentaire du même montant. L’an dernier, le groupe a pris une participation de 30 % dans Tolan Global, un producteur et vendeur de machines à laver indépendant qui distribue les produits de Jensen en Turquie depuis cinq ans. Déjà accrue en mai à 36,33 %, cette participation pourrait être encore renforcée, à maximum 49 %. Le 1er février dernier, le groupe a racheté les activités de l’un des plus grands fournisseurs allemands.

Jensen Group est contrôlé par la famille danoise Jensen par le biais de Jensen Invest (51,7 %). L’action s’échange uniquement sur Euronext Bruxelles. Dans le monde, le groupe belge n’a qu’un concurrent important, non coté : le groupe allemand Kannegieser.

Conclusion

Le tourisme international (hôtels) et le vieillissement de la population (instituts de soins) soutiennent la croissance du chiffre d’affaires de Jensen. Le redressement de la rentabilité au premier semestre rend la valorisation plus raisonnable, à 16 fois le bénéfice escompté pour 2017 et 9,5 fois le rapport attendu entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA) pour cette année.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be le 23 août

Le carnet de commandes s’est accru de 15 % par rapport à la même période, l’an dernier.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content