Avoir et se faire avoir

Eula Biss, "Avoir et se faire avoir", Rivages, 280 pages, 21 euros. © pg

Le livre de l’Etats-Unienne Eula Biss est un coup de coeur, sorte de croisement entre la poétesse Deborah Levy (dont la trilogie autobiographique parue l’an dernier a connu un beau retentissement) et l’anthropologue David Graeber, théoricien du concept de bullshit jobs. Vous n’avez lu ni l’une ni l’autre? Tant mieux: vous allez pouvoir vous ruer sur Avoir et se faire avoir, texte littéraire non fictionnel comme le monde anglo-saxon nous en propose de plus en plus et qui marie à merveille une pensée théorique critique à une langue poétique et inventive. La narratrice d’Eula Biss a acheté une maison et elle n’est plus tout à fait sûre d’avoir pris la bonne décision. Qu’est-ce que cet achat dit d’elle? De ses choix de vie? De son couple? Réflexion philosophique et politique sur la précarité, le logement, le capitalisme, Avoir et se faire avoir est un livre foisonnant composé de fragments qui tissent la toile d’une réflexion intelligente sur nos possessions, nos désirs et nos abandons.

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