Ariane

© PG

D’Ariane, il ne reste aucune trace. ” Elle est morte juste avant l’émergence des réseaux sociaux. ” Heureusement, il y a la mémoire de la narratrice se souvenant d’une adolescence lascive dans ” un gros bourg moche, d’une laideur tout à fait anti-cinématographique “. Puis il y a ce changement d’école, de nouveaux amis issus de la bourgeoisie du Brabant wallon et la rencontre avec Ariane, la fille populaire de l’école. S’ensuit quelques années d’une amitié toxique, où les coups bas ne sont pas ceux qu’on croit. Ça se moque des acnéiques, ça zieute les garçons et ça se gausse pendant des heures au téléphone. Jusqu’où peut aller la cruauté quand on a 15-16 ans ? Jusqu’au moment où elle se retourne contre soi, quand la violence naît de celle qu’on croyait amie et soeur. Avec ce premier roman acclamé à juste titre et qui avait été en lice pour le Goncourt de la première oeuvre, Myriam Leroy signe un portrait d’une jeunesse qui croyait ce qu’elle lisait dans Jeune et jolie, où le paraître dissimulait (et dissimule toujours) faussement les différences sociales. C’est âpre, c’est violent, c’est parfois dérangeant. On savait Myriam Leroy caustique, on ne la savait pas aussi noire. La preuve dans cette histoire de harcèlement à la tension psychologique parfaite.

Myriam Leroy, ” Ariane “, éditions Points, 208 pages, 6,70 euros.

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