Année(s) de transition

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Le spécialiste allemand de l’énergie éolienne PNE Wind Group est parvenu de justesse, fin décembre 2016, à vendre (partiellement) son portefeuille de parcs à éoliennes opérationnelles. Cette vente était en effet une condition essentielle pour que le groupe atteigne son objectif de bénéfice pour la période de 2014 à 2016. Les Allemands avaient étonné le marché en 2014 en annonçant qu’au lieu de vendre les parcs à éoliennes onshore (sur la terre ferme), ils les regrouperaient dans un portefeuille (IPP). PNE entendait constituer pour fin 2016 un IPP d’une capacité totale de 150 mégawatts, et le vendre en un seul package à un prix plus élevé, compris entre 2,3 et 2,5 millions d’euros par mégawatt. Fin de l’an dernier, l’IPP totalisait 142,5 mégawatts et a été vendu à 80 % pour 103 millions d’euros à un fonds d’énergie et d’infrastructure d’Allianz. PNE est assuré de produire des revenus récurrents au cours des prochaines années grâce notamment à la production des 20 % de l’IPP qu’il détient encore. La vente partielle de l’IPP a permis au groupe de réaliser une année record en 2016, caractérisée par un bénéfice opérationnel (EBIT) de 97 millions d’euros. Sur la période 2014-2016, l’EBIT cumulé s’est élevé à 109,5 millions d’euros, un montant qui se situe dans le bas de la fourchette prévue de 110 à 130 millions d’euros. Le bilan s’est sensiblement amélioré grâce aux revenus de la vente de l’IPP, avec une trésorerie qui a augmenté sur une base annuelle de 86,1 à 147,7 millions d’euros et une dette à long terme allégée de 108,8 millions d’euros, à 128,7 millions. PNE a récompensé ses actionnaires en leur versant un dividende brut spécial de 0,08 euro par action en sus du dividende brut régulier de 0,04 euro par action.

La nouvelle direction de PNE espère constituer d’ici 2019/2020 un nouveau portefeuille européen d’une capacité totale de 200 mégawatts. L’évolution de la réglementation dans son propre pays inquiète le groupe : depuis le 1er janvier 2017, l’attribution d’autorisations pour les projets onshore se déroule selon un système d’enchères. PNE anticipe dès lors une baisse des prix et une érosion de ses marges. Aux États-Unis, la filiale WKN du groupe a récemment bien vendu un projet de 80 MW. Mais sur le marché offshore (développement de parcs éoliens en mer), le tableau est également mitigé. Si PNE y a enregistré un progrès grâce à la vente, en janvier dernier, d’Atlantis I (584 mégawatts) au Suédois Vattenfall, et à celles, il y a plus longtemps déjà, de Borkum Riffgrund II (448 mégawatts) et de Gode Wind II (90 mégawatts), la nouvelle législation allemande WindSeeG en vigueur depuis le 1er janvier 2017 menace la pérennité des cinq projets offshore dont il est encore propriétaire à 100 %.

Les dirigeants de PNE assimilent l’exercice courant à une période de transition. Ils tablent sur un EBIT compris entre 0 et 15 millions d’euros.

Conclusion

Cette année, l’action de PNE Wind Group a déjà progressé de plus de 25 %. On s’attend à ce que la période de transition que traverse le groupe se poursuive l’an prochain, de même qu’à un repli de l’action après une période faste. D’où notre abaissement du conseil. À vendre.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Le groupe s’attend à une baisse des prix et une érosion de ses marges en Allemagne.

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