Amélioration spectaculaire des marges

© BI

L’amélioration de la rentabilité de Bekaert est impressionnante. Alors que sa marge opérationnelle s’établissait à 6,3 % en 2015, elle s’est hissée à 8,2 % l’an dernier (prévisions de l’entreprise : entre 7,8 et 8 %). N’oublions pas que le cours de l’action avait encore plongé de 10 % en novembre, après la publication des résultats du troisième trimestre, sur fond d’évolution défavorable des ventes en Europe. Mais il s’est rapidement redressé lorsque les investisseurs ont pris acte de l’amélioration de la rentabilité. Pour cette année, Bekaert pense pouvoir maintenir ses marges. Une perspective loin d’être défavorable, car le recul des marges de sa filiale Bridon-Bekaert Ropes Group va peser sur la moyenne. À cinq ans, Bekaert table sur des marges de 10 %. À encore plus long terme, des marges de 15 % sont même envisageables en cas de redressement de la rentabilité chez Bridon, si le secteur pétrolier et gazier sort de l’ornière et si le plan de transformation de l’entreprise belge continue de donner les résultats attendus. Si Bekaert réussit ce tour de force, son bénéfice opérationnel va plus que doubler par rapport à 2015.

L’amélioration de la rentabilité est en grande partie de facture interne. Les économies, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et la concentration sur les produits les plus rentables engendrent des résultats inespérés. À la surprise générale, le dividende a également été relevé à 1,1 euro par action, contre 0,9 euro l’an dernier. Le bénéfice opérationnel a progressé de 231 millions à 305 millions d’euros l’an dernier. Sur cette hausse, 52 millions sont attribuables à une meilleure maîtrise des coûts et 30 millions à une augmentation des volumes vendus. Si le chiffre d’affaires (CA) est resté à peu près stable l’an dernier, c’est parce que la hausse des volumes a été en grande partie annihilée par le recul des prix du fil machine (destiné au tréfilage/laminage), qui a été répercuté sur le client.

Bekaert est surtout performant en Europe, qui, grâce à une marge record de 12,2 %, apporte près de la moitié du bénéfice opérationnel. La demande soutenue du secteur automobile doit contribuer à faire de 2017 un grand cru, même si la hausse des prix des matières premières en cours d’année peut temporairement peser sur les marges. L’entreprise pourrait également afficher une forte hausse des marges en Asie, parallèlement à une croissance organique du CA de 8,5 % qui s’est encore accélérée au quatrième trimestre. Selon Bekaert, le marché des pneus devrait rester performant, mais la demande sur le marché des panneaux solaires devrait baisser au deuxième semestre de cette année. En Amérique latine, les marges se sont redressées à près de 10 % malgré des conditions économiques difficiles. Le principal motif d’inquiétude reste l’Amérique du Nord, où les marges ne dépassent pas 5,1 %.

Conclusion

Le plan de transformation se révèle à mi-parcours une réussite totale, et laisse présager le meilleur. Les hausses du cours de ces dernières semaines reposent entièrement sur le redressement de la rentabilité, de sorte que la valorisation – un rapport cours/bénéfice de 15 et une valeur d’entreprise qui représente 8 fois les cash-flows opérationnels – peut toujours être qualifiée de convenable. Nous réitérons le conseil d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 17 mars

BEKAERT TABLE SUR DES MARGES DE 10 % DANS 5 ANS.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content