Alias Janna

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Les enfants qui écrivent sur leurs parents, on connaît. Textes de louanges ou de reproches, feutrés ou violents, à tort ou beaucoup plus souvent à raison, sur l’éducation reçue, les violences vécues, les traumas transférés. Mais à quel point le passé des géniteurs concerne leurs descendants ? C’est un peu (au-delà de la dimension historique et politique du texte) la question que pose la relation artistique et documentaire entre Milena Makarius et sa fille Bojina Panayotova. Cette dernière a réalisé en 2019 un film, Je vois rouge, où elle interrogeait le passé communiste de sa mère, présentée comme une espionne malgré elle. Aujourd’hui, cette mère répond par le roman à sa fille et à tous ceux et celles qui n’ont pas connu le communisme en Bulgarie. Cet affrontement par oeuvres interposées a quelque chose de réjouissant : une mère qui ne se laisse pas enfermer dans la position romanesque et anachronique où voulait l’inscrire la fille, c’est de l’ empowerment à l’état brut. On lit rarement des parents qui s’expriment sur leurs enfants et qui, plus grave, ont des choses à leur reprocher.

Milena Makarius, Alias Janna, éditions Anne Carrière, 157 pages, 18 euros.

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