A la ligne

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Fin février, on apprenait la mort du Français Joseph Ponthus, à 42 ans. Son unique roman, autobiographique, avait remporté de nombreux prix. Publié en 2019, A la ligne / Feuillets d’usine était disponible depuis quelques mois en poche. C’est un livre à lire absolument, qui va à la ligne, comme l’ouvrier travaille à la chaîne. Car c’est de cela dont il est question: l’usine, la tension dans les corps, les dérèglements dans la tête. Les poissons à dépoter, le tofu à égoutter et puis, toutes ces charges de jour comme de nuit à “Tirer tracter trier porter soulever peser ranger” sans ponctuation dans le texte ni pause dans le récit, si ce n’est celle pendant laquelle il faut en vitesse fumer sa clope, manger un Snickers et aller pisser. C’est un texte lumineux qui dit la vie des prolétaires, des illettrés et des sans-dents à qui Ponthus le dédie. “Je ne connais que quelques types de lieux qui me fassent ce genre d’effet/ Absolu existentiel radical”. Et plus loin: “Je suis l’usine elle est moi elle est elle et je suis moi”.

Joseph Ponthus, A la ligne / Feuillets d’usine, Folio, 288 pages, 7,5 euros.

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