A l’américaine

Ford lance la nouvelle génération du Ranger, pick-up le plus vendu d’Europe et de Belgique (40% de parts de marché chez nous! ). Partenariat oblige, il donnera aussi son corps et ses coeurs au tout nouveau Volkswagen Amarok, son clone technique. Mais Ford conserve l’exclusivité de la variante Raptor: un Ranger qui fait l’Américain avec sa calandre béante imitant celle du gros F-150 de l’Oncle Sam et des ailes bodybuildées. Un grand méchant look qui s’accompagne de profondes modifications techniques, comme des ressorts arrière hélicoïdaux (moins percutants que les ressorts à lames des autres Ranger) associés à des amortisseurs Fox de “compète”. Le tout posé sur de gros pneus BF Goodrich à crampons. Cela donne un comportement étonnamment efficace pour un pick-up, tant sur le bitume qu’en dehors, grâce aussi à la transmission intégrale désormais permanente et associée à des blocages de ponts avant et arrière. De quoi littéralement grimper sur les rochers sans s’y briser les rotules, comme nous avons pu l’expérimenter. Sous le capot, en attendant le diesel, le nouveau Raptor débute sa vie avec un 3.0 V6 biturbo à essence, mélodieux et athlétique, mais soiffard. Très gai à conduire comme à vivre (intérieur très bien équipé, système multimédia connecté avec écran tablette de 12,1 pouces), ce pick-up n’est par contre pas très travailleur: ses ressorts hélicoïdaux, moins robustes que les lames des autres Ranger, limitent la charge utile de la benne (628 kilos contre plus d’une tonne) et la capacité de remorquage (2,5 tonnes contre 3,5). Un engin pour artisans pressés mais pas trop chargés. Et pour travailleurs aisés, car le prix dépasse le cap des 70.000 euros TTC. Les versions “ordinaires” du Ranger, qui arriveront courant 2023, seront nettement moins onéreuses. Pour les professionnels qui peuvent en justifier l’usage, ce pick-up est considéré comme utilitaire léger, avec les avantages fiscaux qui en découlent.