Stampify, une start-up juridique belge à l’accent estonien

© Capture d'écran YouTube - Stampify

La jeune pousse veut automatiser certaines tâches juridiques rébarbatives grâce à la “blockchain”. Portée par une équipe belge, Stampify a son siège social en Estonie, un pays à la pointe de cette technologie novatrice.

Pour lancer leur start-up, ils ont opté pour l’Estonie. Laurent Kinet et Olivier Beaujean sont devenus e-résidents du petit pays balte situé au nord-est de l’Europe, entre la Lettonie et la Russie. Le programme estonien d’e-résidence est un système avant-gardiste offrant à toute personne qui le désire une sorte de citoyenneté numérique. En quelques clics, sans même devoir se rendre sur place, chacun peut obtenir une carte d’identité électronique offrant l’accès à une série de services estoniens. Les fondateurs de Stampify en ont profité pour créer leur société et baser son siège social à Tallinn, la capitale estonienne. Ce processus s’est déroulé 100 % en ligne : ” Ça nous a pris une quinzaine de minutes. En Belgique, c’est le temps qu’il faut pour se garer chez le notaire “, plaisante Laurent Kinet.

Laurent Kinet, cofondateur de Stampify
Laurent Kinet, cofondateur de Stampify© PG

Les deux entrepreneurs, qui ont déjà plusieurs start-up à leur actif, n’ont pas choisi l’Estonie par hasard. La république balte se positionne en effet comme la nouvelle blockchain nation. Très en pointe sur le digital, ce petit pays comptant 1,4 million d’habitants ambitionne de créer un écosystème dynamique autour de cette technologie très prometteuse d’authentification. ” L’Etat estonien est déjà très avancé en la matière, nous discutons donc avec des gens qui s’y connaissent. De plus, on peut facilement y trouver des développeurs spécialisés dans la blockchain, à des prix moins élevés qu’ici “, pointe Olivier Beaujean. Les cofondateurs de Stampify se défendent d’avoir choisi l’Estonie pour profiter d’une fiscalité plus avantageuse. ” Comme notre équipe est majoritairement basée en Belgique, nous payerons l’impôt des sociétés en Belgique “, souligne Laurent Kinet.

Conseil d’administration permanent

Olivier Beaujean, cofondateur de Stampify
Olivier Beaujean, cofondateur de Stampify© PG

Stampify développe un produit visant à automatiser une série de tâches juridiques rébarbatives, mais indispensables au bon fonctionnement d’une société. Par exemple, la validation des décisions prises par le conseil d’administration. Plutôt que de formaliser ces décisions dans un procès-verbal récapitulant les votes émis lors d’une réunion physique du CA, Stampify permet aux administrateurs d’authentifier leurs choix en ligne de manière instantanée. L’idée est que la validation des actes posés par les administrateurs soit assurée par la technologie décentralisée et ultra-sécurisée de la blockchain. Ce mécanisme promet un gain de temps aux sociétés pressées, tout en garantissant la validité juridique du processus de décision. ” Cela permet d’envisager une sorte de conseil d’administration permanent “, avance Laurent Kinet.

Les cofondateurs de Stampify envisagent d’élargir le champ d’action de leur solution à une multitude d’aspects de la gouvernance d’entreprise. Une modification dans l’actionnariat pourrait faire l’objet d’une adaptation juridique rapide et certifiée dès que l’un ou l’autre actionnaire revend ou rachète des parts de la société. ” On pourrait également intégrer des aspects de soft law, par exemple pour prévenir automatiquement les responsables de la société en cas de dépassement du critère PME nécessitant la création d’une délégation syndicale “, ajoute Olivier Beaujean.

Les deux cofondateurs ont injecté 100.000 euros dans la start-up afin de mettre sur pied un premier prototype, axé sur l’automatisation des votes soumis au conseil d’administration. Pour les futurs développements de la société, Laurent Kinet et Olivier Beaujean ont lancé une ICO ( Initial Coin Offering ou levée de fonds en monnaie virtuelle) qu’ils ont finalement abandonnée, faute d’avoir recueilli suffisamment de traction sur le projet. ” L’environnement des ICO est complexe, et il est difficile de percer avec un projet BtoB “, explique Laurent Kinet. Ils se dirigent désormais vers un mode de financement plus classique et rencontrent des investisseurs pour une prochaine levée de fonds.

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