“Uplace, c’est de l’esbroufe !”

La hauteur de la tour trônant au sein du complexe commercial Uplace pourrait être limitée à 86 mètres, a fait savoir Belgocontrol. Une “tuile” de plus pour un projet qui a toutes les chances de ne pas aboutir, selon certains experts.

La hauteur du complexe commercial Uplace, envisagé à Machelen, pourrait devoir être limitée à 86 mètres en fonction de l’aménagement d’une piste de l’aéroport de Bruxelles-National, indique Belgocontrol, qui confirme, dans un communiqué, avoir rendu au bureau d’architecture du promoteur un avis préalable positif sur la construction d’une tour de 94,6 mètres. Cet avis préalable ne constitue toutefois en rien une décision formelle, insiste une porte-parole.

En outre, en cas d’installation d’un système d’atterrissage (ILS) sur la piste 07L, la hauteur maximale de la tour devrait être ramenée à 86 mètres. Une étude d’interférence devrait aussi être réalisée, dont les résultats pourraient amener à de nouvelles exigences quant à la forme du bâtiment et des matériaux utilisés.

L’opérateur de contrôle du trafic aérien en Belgique dément avoir changé d’avis entre son avis préalable, rendu en avril 2011, et les récentes évolutions du dossier. L’entreprise publique a simplement émis “des précisions quant aux contraintes liées à certaines hypothèses”. Elle tient aussi à préciser qu’elle “n’a reçu aucune pression de qui que ce soit et qu’elle a, comme toujours, rendus ses avis en toute indépendance et autonomie”.

Que penser d’Uplace ?

Que pense Eric Van Dyck, l’ex-capitaine de Cushman & Wakefield aux 30 ans d’expérience dans l’immobilier commercial, de l’implantation de méga-centres commerciaux à la périphérie de Bruxelles, à l’instar d’Uplace à Machelen ou de Neo au Heysel ? Pour lui, la région bruxelloise est déjà abondamment servie : “Je doute qu’il reste de la place pour un nouveau méga-complexe.”

Avec 55.000 m² de superficie, Uplace annonce vouloir attirer “des marques belges innovantes, des boutiques-concepts et de nouvelles marques qui feront leur entrée sur le marché belge”. “C’est de l’esbroufe, s’insurge Eric Van Dyck. Uplace sera occupé aux trois quarts et plus par des marques belges d’ores et déjà implantées ici. Il lui serait impossible de remplir le complexe autrement.”

Pour lui, en pleine période de crise, il est peu probable qu’Uplace ou Neo décrochent les financements nécessaires. Le moment est très mal choisi : “Les mesures adoptées par le gouvernement restreignent le pouvoir d’achat des Belges. Ce qui rend les détaillants plus prudents et les locataires, plus difficiles à trouver. Lorsqu’Uplace a été créé, le marché immobilier n’avait rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui. Je crains donc que son modèle commercial ne corresponde plus à la réalité. Si Uplace n’ouvre finalement pas, il ne manquera à personne.”

Trends.be, avec Hans Brockmans et Belga

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