Neo: la Région et la Ville attendent les résultats d’une étude et l’opposition attend des réponses

Neo, lors de sa présentation en 2014.

L’opposition MR, cdH, PTB et N-VA au conseil communal de la Ville de Bruxelles a fait preuve d’impatience face à, selon elle, l’absence de réponse à des questions qu’elle se pose à propos des conséquences des difficultés rencontrées dans le cadre du projet Neo de réaménagement du plateau du Heysel.

Le bourgmestre Philippe Close a quant à lui souligné que le projet NeO1 (e.a.: centre commercial; logements et centre de loisirs) actuellement confronté aux conséquences du rejet par la Flandre de l’aménagement d’une liaison avec le Ring n’était pas remis en cause. La Ville attend les résultats de l’étude menée sur le volet financier du projet de centre de congrès au coeur du projet Neo 2 et de l’intégration ou non de la gestion des palais des expositions dans le business plan de celui-ci. “Neo1 n’est pas remis en cause. Il y a quasi-unanimité derrière Neo2”, a affirmé Philippe Close, interpellé sur ce dossier, comme le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort dans l’après-midi (voir encadré).

Le dossier Neo de réaménagement du plateau du Heysel est revenu sur le devant de l’actualité, le 25 septembre dernier, après la publication par le quotidien Le Soir d’un article faisant état d’une accumulation d’obstacles.

Pour le volet du centre commercial (Neo1), la Flandre a récemment refusé de délivrer un permis pour aménager une voirie de liaison au Ring. Le projet Neo 1 qui prévoit aussi la construction de plusieurs centaines de logements, d’un cinéma et d’un espace dédié aux loisirs est suspendu à l’autorisation préalable d’une modification du Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) qui fait l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat.

Le projet Neo2, dont la faisabilité financière, pour la Ville, dépend du premier, porte sur la création d’un centre international de congrès en face des palais des expositions. Neo2 a été passé au crible par un consultant allemand à la demande de la Ville, le coût de l’opération ayant suscité l’inquiétude, d’autant que les palais des expositions hébergeant de nombreux salons auraient besoin d’importantes rénovations.

La Ville a décidé de faire expertiser, sans tabou, les deux solutions préconisées par le consultant notamment sur le plan du coût: la poursuite de Neo2 mais avec des complémentarités avec les palais 1, 2, 3 et 4 ou son abandon et la construction d’un centre de conventions sur le site de Brussels Expo à rénover dans tous les cas de figure.

Comme au parlement bruxellois, quelques heures auparavant, des élus de tous bords sont venus aux informations à ce sujet.

A la Ville, le MR et le cdH (opposition) avaient d’ailleurs demandé en vain la tenue d’une réunion extraordinaire du conseil communal au sujet de ce dossier. Leur frustration a été d’autant plus grande que leur temps de parole dans le cadre des interpellations a été limité à quelques minutes.

Celles-ci ont néanmoins été suffisantes pour permettre à David Weytsman et Clémentine Barzin (MR) de souligner qu’ils n’ont pas eu de réponses concernant le devenir de Neo2, le délai de réalisation du business plan censé permettre d’évaluer les coûts des différentes options sur la table. Idem pour la question des indemnités en cas de rupture de contrat avec les consortiums privés engagés dans le processus.

Comme le MR ainsi que la N-VA, le chef du groupe cdH Didier Wauters se pose lui aussi des questions sur de potentielles indemnités de rupture ainsi que sur les sommes engagées jusqu’à présent. Mathilde El Bakri a souligné que le PTB était la seule formation constante dans son opposition à un projet qui fait à ses yeux la part trop belle aux intérêts du privé. Elle a demandé de jouer désormais la carte de la participation citoyenne quant à l’avenir de ce site de plus de 18 ha.

L’équipe Vervoort maintient son ambition de développement urbain du plateau du Heysel

L’ambition du gouvernement bruxellois n’a pas changé en ce qui concerne le développement du plateau du Heysel, malgré les difficultés telles que les recours juridiques contre le projet Neo, a affirmé lundi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS).

Soumis à des très nombreuses questions de députés de l’opposition (e.a. MR, cdH et N-VA) et de la majorité (PS, Ecolo, DéFI) en commission du parlement régional, M. Vervoort a répété que la Région ne serait pas le bras financier d’une rénovation du stade Roi Baudouin. Celui-ci ne pourra, en tout état de cause, être exploité davantage qu’actuellement, a-t-il dit.

“Le temps peut certes apparaitre long pour ceux qui attendent le développement urbain du plateau du Heysel. Au-delà des difficultés que représentent notamment les recours juridiques contre ce projet, nous continuerons à porter ce dossier. La déclaration du gouvernement le confirme”, a dit d’emblée M. Vervoort.

En ce qui concerne le projet Neo 1 (e.a. centre commercial; près de 600 logements; et centre de loisirs), la Région travaille actuellement à délivrer les permis d’urbanisme sur base des certificats délivrés l’année dernière. L’accusé de réception du caractère complet du dossier serait sur le point d’être délivré. Toujours selon M. Vervoort, la Région bruxelloise prépare un recours contre la décision de refus de permis pour la partie flamande de la voie de liaison avec le Ring. En parallèle, une solution alternative, le long du Trade Mart, sans empiéter sur le parc voisin, est étudiée dans le cadre de la future transformation de l’A12 en boulevard urbain.

Pour parer à une éventuelle (ndlr: nouvelle) annulation du Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS), la Région a lancé un Plan d’Aménagement Directeur qui permettra d’offrir un cadre juridique “le plus stable possible aux autorisations nécessaires à la mise en oeuvre de Neo1 et 2”.

M. Vervoort a par ailleurs expliqué que les questions qui se posent au sujet du financement de Neo2 (création d’un centre de congrès de 3.500 places) et la mission de consultance décidée à ce propos sont liées aux conséquences des nouvelles règles européennes de gestion du déficit public. Les dépenses qui en résultent sont plus importantes.

Cette situation, renforcée par le constat de l’évolution du secteur du congrès ces dernières années ainsi que par l’exigence de la Région de pouvoir jauger au mieux l’exposition des pouvoirs publics sur pareil investissement ont amenés à la nécessité de solliciter un avis d’experts extérieurs, a-t-il encore dit.

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