Les “trucs” budgétaires de l’Etat lui coûtent 1,8 milliard en loyer

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Selon les chiffres de la Régie des bâtiments cités par De Morgen, l’Etat fédéral devra débourser 1,782 milliard d’euros dans les prochaines 25 années pour la location des bâtiments vendus entre 2001 et 2006. L’ex-ministre du Budget Vande Lanotte a défendu bec et ongles cette politique : “Nous n’aurions pas pu la mettre en oeuvre si nous avions hypothéqué l’avenir !”

L’Etat fédéral devra débourser 1,782 milliard d’euros dans les prochaines 25 années pour la location des bâtiments vendus entre 2001 et 2006 pour 1,3 milliard d’euros, ressort-il de chiffres de la Régie des bâtiments, selon De Morgen.

Ces chiffres donnent un aperçu d’une série d’opérations de sale & lease back de 84 bâtiments du gouvernement fédéral, dont la Tour des Finances, la Cité administrative de l’Etat au Botanique, le Palais d’Egmont, une des tours du WTC et le bâtiment de la Monnaie royale.

La vente de ces bâtiments était une des nombreuses mesures one shot destinées à maintenir le budget en équilibre. Les bâtiments ont été vendus à des investisseurs privés. La location en est souvent planifiée sur une durée de 18 à 25 ans.

Or, 25 ans de location de la Tour des Finances coûtent presque le double des 311 millions d’euros que la société immobilière néerlandaise Breevast a déboursés. Le même Breevast, avec Immobel cette fois a, par ailleurs récupéré, après trois ans à peine, son investissement de 30,5 millions d’euros pour la Cité administrative de l’Etat.

La vente de ces 84 bâtiments a bouché les trous de six budgets consécutifs. Dans un rapport en 2006, la Cour des Compte qualifiait ces dossiers de vente de “maigres et peu structurés”.

Vande Lanotte, ex-ministre du Budget : “Nous n’aurions pas pu mettre en oeuvre cette politique si nous avions hypothéqué l’avenir !”

L’ancien ministre du Budget Johan Vande Lanotte (SP.a) a défendu vendredi, sur les ondes de la VRT, les ventes de bâtiments réalisées sous le précédent gouvernement. Cette politique s’est justifiée par les coûts d’entretien et par les risques inhérents à la possession de grands immeubles, a-t-il expliqué.

Johan Vande Lanotte a souligné que les frais de rénovation et d’entretien sont désormais à charge des acquéreurs privés. Ceux-ci ont également pris à leur compte les risques, comme ceux liés au désamiantage. Il a pointé à cet égard le coût très élevé de la rénovation du Berlaymont, qui a dû être supporté par l’Etat.

L’ancien ministre s’insurge contre l’allégation que les ventes de bâtiment aient mis en péril la durabilité des finances publiques belges : “Nous avons soumis l’opération à Eurostat. Nous n’aurions pas pu la mettre en oeuvre si nous avions hypothéqué l’avenir. Et Eurostat a dit : c’est bon !”

Trends.be, avec Belga

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