“Les logements sociaux sont une option intenable !”

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Pour l’Itinera Institute, le système des logements sociaux coûte quatre à cinq fois plus cher que la combinaison de subsides à la location avec des stimulants pour la construction.

La récente dynamique des prix de l’immobilier est surtout la conséquence d’un déséquilibre entre offre et demande, estime le think tank Itinera Institute dans le communiqué accompagnant sa nouvelle étude, Pénurie d’habitat – Vers une rénovation de la politique du logement. Le nombre de ménages croît chaque année de 50.000 unités dans notre pays, alors que la construction de nouveaux logements a systématiquement baissée. Dès lors, la demande pour les logements existants augmente sans que l’offre ne s’adapte. Ce déficit d’offre pousse les prix à la hausse.

“Vu que l’accès à la propriété reste désirable, les familles sont prêtes à payer davantage pour devenir propriétaire, prolonge Johan Albrecht, coauteur de l’étude. En conséquence, ce sont surtout les prix des habitations modestes qui augmenteront car celles-ci restent abordables pour la plupart des ménages actifs sur le marché de l’acquisition. La pénurie continuera de pousser les prix à la hausse aussi longtemps que la demande augmente plus vite que la construction de logements.”

Augmentation de l’offre et subsides pour les revenus modestes

La seule réponse complète au déficit de logements est une augmentation de l’offre, estime Itinera. Sans une augmentation de l’offre, les autres options politiques resteront inefficientes. Via des subsides sélectifs, l’offre de logements standards peut être encouragée via une baisse limitée du coût des nouvelles constructions.

Chaque nouvelle construction libère un autre logement pour l’acquisition ou la location. Ces habitations peuvent être rendues accessibles pour le groupe cible des locataires à revenus modestes via un subside à la location. Ce groupe est tellement important – 270.000 ménages à ce jour – que les logements sociaux ne peuvent suffire. Des subsides à la location sont donc à terme inévitables.

L’efficacité d’une telle mesure dépend néanmoins d’une augmentation du nombre de logements pour éviter une forte augmentation des loyers. “Une politique combinant des subsides à la location et davantage de nouveaux logements est donc essentielle et se trouve, en sus, être l’option politique la moins chère”, estime encore l’Itinera Institute.

En comparaison avec la construction de nouveaux logements sociaux, une combinaison de subsides à la location et de subsides aux nouvelles constructions mène à un résultat identique pour un coût substantiellement réduit. “Si nous incluons tous les coûts, la formule des subsides revient à 22 % de la facture d’un logement social, chiffre Johan Albrecht. Les logements sociaux sont quatre à cinq fois plus chers que la combinaison de subsides à la location avec des stimulants pour la construction.”

Perturber les mécanismes de marché mène à des coûts plus élevés

Pour le coauteur de l’étude d’Itinera, “cela ne peut être une grande surprise. La construction de logements locatifs sociaux pour des ménages qui, dans leur majorité, veulent louer – mais ont des difficultés pour payer les loyers – n’est pas la meilleure utilisation des moyens. On peut le comparer avec l’offre d’une nouvelle voiture à des familles qui ont des difficultés à se payer une voiture d’occasion.”

Il est logique, conclut le think tank, que les revenus plus élevés construisent des nouvelles maisons afin que les habitations moins récentes deviennent disponibles pour les revenus plus modestes. Celui qui remet en cause ce mécanisme devient rapidement confronté à des problèmes de coûts fondamentaux. Et de conclure : “La construction ne génère pas seulement des revenus pour les propriétaires mais tempère les pénuries et entraîne donc aussi d’importantes externalités positives.”

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