Les logements des universités remplis depuis plusieurs mois, le privé à la rescousse

Même si les températures vont repartir à la hausse, l’été touche doucement à sa fin. Alors que les écoliers s’affairent à la préparation de leur cartable pour la rentrée qui ne va plus tarder, les étudiants ont, eux, encore les doigts de pieds en éventail ou le nez dans les syllabus. Pour trouver un logement, il faut toutefois s’y prendre tôt: les résidences proposées par les universités sont très vite remplies, certaines depuis le mois d’avril! Les koteurs peuvent néanmoins se tourner vers le privé, devant dès lors piocher davantage dans leur portefeuille.

Se lever aux aurores pour éplucher les petites annonces, être prêt à en découdre pour trouver le logement de son coeur… Tout cela appartient au passé: aucune université francophone n’évoque de situation de pénurie. Si les logements universitaires sont très prisés, l’offre du privé permet à chaque étudiant de trouver un kot à sa convenance. Il devra cependant délier les cordons de sa bourse: les kots en résidence sont souvent proposés à des prix défiant toute concurrence.

Il est toutefois temps de dénicher la perle rare dans le privé. Car les retardataires ne peuvent plus vraiment prétendre aux résidences universitaires. À Liège par exemple, l’université propose 360 chambres sur son campus du Sart-Tilman dont 240 sont déjà réservées en avril, destinées aux étudiants aux revenus plus modestes. Le reste est attribué aux étudiants Erasmus ou aux chercheurs venus de l’étranger. Pas de panique toutefois, le marché locatif de la Cité ardente comprend plus de 7.000 chambres ou kots, souligne un porte-parole de l’ULiège. “Cette offre importante permet de trouver des logements dans toutes les gammes de prix”, affirme-t-il.

À Louvain-la-Neuve, l’UCLouvain a décidé de construire davantage de logements que nécessaire afin de pratiquer un vide locatif et faire pression sur les prix du privé, explique Isabelle Decoster, porte-parole de l’université. L’institution a investi dans la construction de logements alors qu’il y a une dizaine d’années, il fallait se lever de bonne heure pour trouver un kot dans la cité universitaire.

À présent, les étudiants ont 5.753 logements à leur disposition: 4.340 à Louvain-la-Neuve, 1.218 à Woluwe et 195 à Mons. L’UCLouvain fournit ainsi six dixièmes des logements nécessaires. Il s’agit du plus grand parc de logement étudiant d’Europe. L’université estime que sur le site de Louvain-la-Neuve, 10.000 de ses 21.000 étudiants kotent. Selon les chiffres de l’université, ces kots, proposés à un loyer moyen de 300 euros, sont remplis à 88% en août et à 100% en septembre. Les résultats des secondes sessions entraînent toutefois des annulations, faisant le bonheur de quelques-uns.

À l’Université libre de Bruxelles, la situation semble plus tendue alors qu’environ un tiers des 30.000 étudiants kotent. De nouveau, pas de pénurie à l’horizon mais “on a toujours besoin de plus, ça reste toujours un peu tendu, surtout pour les offres à prix plus modéré”, souligne Valérie Dumoulin, responsable de l’office du logement de l’ULB. L’université a pourtant triplé son offre depuis 2012 et propose désormais 4.687 lits. Elle en gère 953 sur ses campus tandis que 2.125, situés à proximité des campus, sont gérés par des partenaires et 1.609 sont issus de partenariats avec le public ou le privé, hors campus.

Pour trouver une offre haut de gamme, la recherche ne sera pas trop compliquée mais pour dénicher des loyers comparables à ceux pratiqués pour les 953 lits de l’ULB (entre 245 et 340 euros par mois), cela s’avère plus ardu. “Heureusement, nous avons des partenaires qui proposent des loyers de 400 euros par mois. Le développement de l’Agence immobilière sociale étudiante (AISE) nous aide bien aussi car elle propose des chambres à des prix très démocratiques. Mais tout le monde n’y a pas accès, il faut remplir des critères sociaux”, explique Mme Dumoulin.

Pour départager les prétendants aux places en résidence, dont les inscriptions ouvrent en février et se clôturent en mai, des priorités sont établies, pour les étudiants aux revenus modestes et ceux qui ont déjà séjourné en résidence (avec un séjour de maximum deux ans). Les étudiants refusés sont dirigés vers les partenaires de l’université. L’an prochain, un nouveau critère sera d’application: celui de l’éloignement. Il faudra habiter suffisamment loin du campus pour prétendre à une chambre en résidence.

Toujours à Bruxelles, l’Université Saint-Louis propose, elle, 159 logements, 141 à l’Ommegang et 18 au Méridien, qui sont d’ores et déjà loués.

À Mons, l’université offre huit cités estudiantines en ville, pour un total de 815 places (soit environ 10% des 8.500 étudiants montois). Le service logements de l’UMons traite annuellement environ 1.500 demandes, un peu moins du double de ses capacités. Les personnes refusées sont renvoyées vers les répertoires d’adresses de kots privées d’Inforjeunes et vers la plateforme “Un toit, 2 âges”, qui propose à l’étudiant de loger chez un senior.

À Namur, on conseille aux étudiants de chercher leur logement en mai et en juin alors que les propriétaires de kots préparent l’année suivante. “Il y a toutefois moyen de trouver un logement étudiant pendant toute l’année, c’est toujours possible mais il faut parfois prendre ce qui reste, qui peut être plus cher”, pointe Vincent Bourtembourg, responsable du service logements de l’UNamur. Celle-ci fournit 490 unités locatives dont environ 300 sont réservées à ceux qui entament leur première année supérieure. Des chambres sont également conservées pour les kots à projets et les étudiants Erasmus. Le loyer est compris entre 280 et 320 euros par mois, pour une location de dix mois.

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