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Les crédits immobiliers à taux fixe menacés de disparition

Les crédits à taux fixe sont menacés de disparaître ou en tout cas risquent d’être découragés. En effet, sous prétexte de diminuer les risques pour les banques, un comité d’experts internationaux souhaite favoriser les taux variables et donc transférer en quelque sorte le risque vers les emprunteurs. Explications sur ces discussions très, même trop discrètes et qui risquent de nous impacter tous.

Nos crédits immobiliers à taux fixe sont sans doute menacés et personne ou presque n’en parle. Comme toujours quand un sujet a l’air technique, personne ne s’y intéresse jusqu’au jour où l’on découvre que ce qui déroulait dans des réunions dites techniques et incompréhensibles pour le commun des mortels affecte en réalité notre quotidien. Or, c’est ce qui se passe en ce moment. Le comité de Bâle que le grand public ne connait pas, mais qui est une sorte d’instance chargée de réguler le système bancaire mondial, a lancé en juin dernier, une consultation pour voir comment réduire les risques liés aux crédits hypothécaires que les banques ont en portefeuille. Jusque-là, rien de très anormal. Sauf qu’il y a des pressions pour forcer les banques à prêter non pas à taux fixe, mais surtout à taux variables, ce qui est contraire à la culture bancaire de pays comme la Belgique ou la France.

Ce que voudrait idéalement ce fameux comité de Bâle, c’est de transférer le risque des crédits hypothécaires de la banque vers…l’emprunteur, vers le particulier donc !

En fait, ce que voudrait idéalement ce fameux comité de Bâle, c’est de transférer le risque des crédits hypothécaires de la banque vers…l’emprunteur, vers le particulier donc ! C’est , semble-t-il, une culture anglo-saxonne, mais qui ne correspond pas à la nôtre. Ce que veut faire comprendre ce comité de régulation, c’est que si la banque veut prêter à taux fixe, elle peut le faire, mais alors pour se protéger contre une hausse des taux d’intérêt, la banque devra avoir encore plus de fonds propres, donc plus de coussins en cas de difficultés. Mais, s’il faut plus de fonds propres, cela veut dire que cet argent ne servira pas à faire d’autres crédits, ce qui est impensable alors que l’économie a besoin de crédits et que les particuliers veulent continuer à se loger.

Quelques voix s’élèvent déjà pour dire que ces discussions entre experts sont dangereuses, car elles se font dans la discrétion et sans véritable présence des représentants des consommateurs. Surtout, elle dénature la fonction même de banquier. Car c’est au banquier à prendre les risques des crédits, c’est l’essence même de son métier. Il n’est pas question de transférer ce risque chez l’emprunteur, car alors c’est le risque d’impayé qui lui menace d’exploser, ce qui n’est guère mieux.

En résumé, je comprends qu’un comité d’experts préconise de favoriser les taux variables afin de minimiser les risques pour les banques, mais je doute que les emprunteurs, les citoyens, soient d’accord avec cette vision. Encore faut-il qu’ils soient au courant de ces discussions très discrètes.

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