La Régie des Bâtiments totalement corrompue”

Ouverture du procès pour corruption à la Régie des Bâtiments. © Belga

La Régie des Bâtiments, et surtout le service extérieur Bruxelles I, était totalement corrompue, selon les déclarations du substitut du procureur du Roi Olivier Coene lundi, à l’ouverture du procès pour corruption. “Qui allait travailler à la Régie, pouvait choisir: s’intégrer ou être transféré”, a-t-il résumé.

La Régie a été constituée en 1971 pour être responsable de toute une série de bâtiments publics mais a vu sa compétence réduite par la régionalisation et la privatisation, a expliqué le parquet. “Le personnel a été démotivé. Un audit de 2005 avait pointé un manque total d’éthique et de transparence”, a-t-il ajouté.

Quatre lettres anonymes ont mené en 2005 à l’ouverture de quatre enquêtes qui ont finalement abouti à une instruction judiciaire. Il en ressort, selon Olivier Coene, que les fonctionnaires et entrepreneurs ont pris des dispositions à bien des égards pour attribuer des chantiers. “Les fonctionnaires faisaient ainsi souvent appel aux mêmes entrepreneurs et une sorte de monopole s’est créé.

Ces entrepreneurs se voyaient indiquer le type de travaux à réaliser, fixaient leur prix et les communiquaient ensuite à leurs soi-disant concurrents (qui profitaient également du système mis en place, ndlr), qui à leur tour proposaient un prix plus élevé. Les fonctionnaires acceptaient ensuite les factures, souvent sans les contrôler et ont même payé pour des travaux jamais entrepris. En retour, ils recevaient des avantages, comme de l’argent ou des voyages, ou bénéficiaient gratuitement ou avec d’importantes réductions de travaux dans leurs habitations.”

La Régie s’est constituée partie civile au procès, ce qui ne convient pas au parquet, car elle n’a “jamais pris de sanctions contre les fonctionnaires concernés”.

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