Vos clics coûtent cher à la planète

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Non seulement les nouvelles technologies sont très gourmandes en énergie et matières premières lors de leur fabrication, mais elles le restent ensuite. A chaque clic de souris, par exemple, la planète en prend un coup.

Avant d’arriver sur cet article, vous avez peut-être effectué une recherche sur Google. Sachez qu’elle aura demandé la moitié de l’énergie nécessaire pour chauffer une tasse de thé. Si depuis le début de la semaine, vous avez envoyé une vingtaine d’e-mails avec une pièce jointe d’au moins 1 méga octet, alors vous avez indirectement rejeté autant de gaz à effet de serre qu’en roulant 1000 kilomètres en voiture.

Vos données elles aussi, coûtent cher à l’environnement. Les centres dans lesquels elles sont stockées demandent l’équivalent de la production de trente centrales nucléaires, par exemple. Chacun d’entre eux consomme autant d’électricité que 3000 foyers américains réunis.

Votre ordinateur, lui, aura coûté durant sa fabrication la bagatelle de 1500 litres d’eau, et 900 kilos d’énergie fossile. Pas si étonnant lorsqu’on sait que pour une seule petite puce de deux grammes, les fabricants utilisent deux kilos de matières premières, et trente litres d’eau. Moins de 5% de ces équipements sont ensuite recyclés.

Quelles solutions ?

Bref, vous l’aurez compris, les nouvelles technologies ne font pas vraiment de bien à la planète… Et la plupart des fabricants ne semblent pas encore prêts à changer la donne. L’EPRI (Electric Power Research Institute) estimait par exemple en 2012 que les nouvelles tablettes conçues par Apple “consommeraient jusqu’à 65% d’électricité en plus chaque année”. L’entreprise, d’après un rapport publié la même année par Greenpeace, serait aussi parmi les plus mauvais élèves en matière d’alimentation de ses centres de données. Comme Amazon et Microsoft, elle tirerait l’énergie nécessaire du charbon, ou du nucléaire. Elle a pourtant, en février dernier, annoncé vouloir investir deux milliards de dollars dans un centre de données fonctionnant grâce à l’énergie solaire. Un premier pas dans la course aux systèmes plus écologiques, où la marque à la pomme est pour l’instant largement devancée par Google, Yahoo et Facebook.

A son échelle, l’internaute peut aussi agir, d’abord grâce à des gestes simples. Par exemple, en étant le plus précis possible dans les mots-clés qu’il utilise pour formuler une requête sur la toile. Et en les entrant dans un moteur de recherche plus vert, comme Ecosia, qui plante des arbres grâce à vos clics, Ecogine, ou encore Ecofree, qui simplement en remplaçant le blanc par du noir, consomme moins d’énergie.

Il peut aussi réduire le plus possible le nombre de destinataires en copie lorsqu’il envoie un e-mail, et éteindre son ordinateur le plus possible. En veille, l’appareil consomme en effet encore de l’énergie, parfois même plus que lorsqu’il est en route !

Le consommateur peut aussi privilégier les produits numériques sur lesquels est apposé l’écolabel européen, créé par le European Union Eco-labelling Board. Il désigne des appareils ayant une consommation d’énergie plus faible que la moyenne, une durée de vie allongée, et étant recyclables, et réparables.

Pour aller encore plus loin, il est possible d’héberger chez soi des serveurs informatiques. Ils permettront de chauffer votre maison. Au bout du compte, le gain est double pour la planète : on n’utilise plus d’énergie pour tenter de les refroidir, et l’électricité qui sert à les maintenir en route, elle, servira deux fois.

Perrine Signoret

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