Pourquoi PingPing tarde à décoller

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Plus d’un an après son lancement, la marque de paiement mobile de Belgacom donne l’impression d’être coincée dans les “starting blocks”. Mais selon l’opérateur, le vrai départ aura lieu encore cette année.

Plus d’un an après son lancement, la marque de paiement mobile de Belgacom donne l’impression d’être coincée dans les “starting blocks”. Mais selon l’opérateur, le vrai départ aura lieu encore cette année.

En mars 2009, Belgacom prenait une participation de 40 % dans la société Tunz, spécialisée dans les paiements par GSM. Dans la foulée, elle lançait la marque PingPing afin de percer dans le domaine très prometteur des micropaiements mobiles. Mais 13 mois plus tard, force est de constater que la marque PingPing reste largement méconnue du grand public, tandis que la plupart de ses applications semblent avoir du mal à quitter le stade des projets pilotes. L’utilisation de PingPing comme moyen de paiement sur Internet par exemple, pourtant lancé en grande pompe par Belgacom en octobre dernier, n’a encore séduit qu’une dizaine de (petits) commerçants en ligne.

En réalité, seuls les paiements de places de parking par SMS (qui viennent de franchir la barre des 5 millions de transactions) et l’achat de tickets De Lijn connaissent un véritable succès commercial. Mais il s’agit de deux services qui avaient déjàété lancés avant même la création de PingPing, respectivement par Mobile-for (une société rachetée par Belgacom en 2008) et par Proximus. La plupart du temps, le logo de la marque de paiement de Belgacom n’apparaît d’ailleurs même pas sur les bornes de stationnement dans les rues.

Transfert d’argent et tickets-restaurant

PingPing ferait-il donc un flop ? Chez Belgacom, on relativise. “Nous attendons un véritable décollage commercial dans le courant de cette année, affirme Jan Van Wijnendaele, un des responsables du projet. Vu de l’extérieur, les consommateurs peuvent effectivement avoir l’impression que PingPing ne démarre pas mais en réalité, nous travaillons d’arrache-pied dans l’ombre à la mise en place d’un véritable écosystème. Et dans le monde des entreprises, les gens nous connaissent : pour l’instant, c’est ça le plus important. Nous travaillons notamment avec une quinzaine de fournisseurs de caisses pour qu’ils intègrent la solution PingPing à leurs machines. Petit à petit, les commerçants ont donc toutes les clés en main pour proposer notre moyen de paiement à leurs clients. Mais évidemment, c’est à eux maintenant de donner l’impulsion. Ce sont les commerçants qui ont le pied sur l’accélérateur.” Dans cette optique, il se réjouit du fait que Quick s’apprête à lancer à son tour un projet pilote avec PingPing dans deux de ses restaurants à Anvers.

Le scénario est identique au niveau des paiements sur le Web : plusieurs sociétés actives dans l’e-commerce se montrent intéressées par PingPing, mais aucun site d’importance n’a encore franchi le pas. Selon Frédéric Herzeele, qui travaille lui aussi sur le micropaiement chez Belgacom, cela devrait changer d’ici cet été, grâce à la conclusion d’un accord important. “Notre objectif est d’avoir un porte-drapeau pour ce service, dit-il. Une fois que ce sera le cas, nous pourrons communiquer beaucoup plus massivement afin de tenter de convaincre les autres acteurs du Web d’opter eux aussi pour PingPing.”

Et puis surtout, Belgacom compte beaucoup sur deux nouveaux services pour enfin donner un coup de fouet à sa solution de paiement. Le premier, c’est le transfert d’argent international par téléphone mobile : un premier “corridor” vient d’être ouvert par PingPing entre notre pays et les Philippines, mais d’autres pays comme le Maroc, le Rwanda et le Pakistan devraient suivre prochainement. L’objectif de ce service, lancé sous la marque “4420 by PingPing”, est de concurrencer des sociétés telles que Western Union, grâce à des tarifs beaucoup moins chers.

Le deuxième service, ce sont les tickets-restaurant digitaux, pour lesquels Belgacom a conclu un partenariat avec la société Accor afin de transférer la valeur des tickets directement sur un compte PingPing. “Nous sommes prêts depuis longtemps, mais nous attendions le cadre réglementaire, dit Jan Van Wijnendaele. Maintenant qu’il est là, l’adoption va pouvoir démarrer.” Pour lui, c’est avant tout la multiplication des services qui peut faire de PingPing un succès. Rendez-vous à la fin de 2010 pour un nouveau bilan.

Mathieu Van Overstraeten

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