Pourquoi la start-up Oyster, le ‘Netflix du livre’, n’a pas survécu

© DR

Oyster, la startup qui voulait devenir “le Netflix des e-books” en offrant à ses clients une lecture illimitée contre un abonnement mensuel, a annoncé qu’elle allait fermer ses portes dans les mois à venir. Pourquoi ce concept, séduisant sur papier, n’a-t-il pas survécu sur le marché ?

Les lecteurs de Oyster seront informés dans les semaines qui viennent, selon le communiqué de l’entreprise.

La concurrence sur ce marché du géant Amazon, qui offre un service d’abonnements identique, et d’autres fournisseurs d’e-books comme Apple, Google ou Barnes & Noble, a été fatale à Oyster.

Sur son blog, la startup rappelle qu’elle avait été lancée avec “une idée simple: construire une meilleure manière de lire sur les mobiles”, et que l’entreprise “a fait des progrès incroyables vers cet objectif”.

Oyster avait ouvert en 2013 et permettait, pour un abonnement de 9,95 dollars par mois, de choisir parmi un large choix de livres, qui ne comportait toutefois pas les best-sellers. La startup fonctionnait ainsi selon le même mode que Netflix, qui offre de son côté de manière identique des vidéos à la demande.

En deux ans, la start-up avait réussi à convaincre trois des cinq grandes maisons d’édition de rejoindre sa plate-forme. Mais Oyster n’a jamais trouvé d’accord avec Hachette et Penguin Random House. Néanmoins le nombre de titres disponibles est toutefois passé de 100.000 à un million.

17 livres par an…

L’élément qui aura en fin de compte été fatal à Oyster, c’est le prix de son abonnement en regard des habitudes du consommateur américain.

“Un modèle par abonnement pour les livres numériques n’est pas vraiment intéressant pour une grande partie des lecteurs”, explique le cabinet Enders Analysis sur le site du Monde. “Les catalogues sont limités et les gens ne lisent pas suffisamment pour rendre ses offres rentables.”

Vu le prix des livres en version numérique aux USA (autour de 7 dollars), l’utilisateur devait lire pas moins de 17 livres par an pour rentabiliser son abonnement. Or, le consommateur américain ne lit en moyenne que 30 minutes par jour et 70 % des Américains lisent moins de 10 ouvrages chaque année, d’après une étude du Pew Research Center. L’offre n’était donc intéressante que pour les grands lecteurs.

Mais, et c’est paradoxal, ces grands lecteurs n’étaient quant à eux pas rentables pour Oyster. Comme la start-up devait reverser des commissions aux ayants droit pour chaque titre téléchargé, les grands consommateurs coûtaient parfois plus cher en droits d’auteur qu’ils rapportaient en souscrivant un abonnement…

Plusieurs membres embauchés par Google

Par la suite, Oyster a permis à ses abonnés d’acheter les livres les plus vendus directement depuis son site, mais la concurrence dans ce domaine est féroce, trop féroce apparemment.

Selon le site Re/code, Google a d’ores et déjà réembauché plusieurs membres de l’équipe de Oyster, vraisemblablement en prévision d’un service d’abonnement qui fonctionnerait à travers l’application Google Play Books.

Avec l’AFP

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