Pourquoi Facebook s’offre Instagram et Tagtile

© Reuters

La société de Mark Zuckerberg veut s’imposer dans le mobile. Un domaine en pleine croissance qui – pour l’instant – ne lui rapporte rien. D’où les récentes acquisitions d’Instagram et de Tagtile.

Après l’acquisition d’Instagram (lire ci-après), Facebook a annoncé la reprise de Tagtile, société californienne qui propose une application permettant aux consommateurs d’épargner, via leur smartphone, des points lors d’actions de commerçants. Les détails financiers de la transaction n’ont pas été communiqués.

Le rachat d’Instagram reste donc, à ce jour, la plus importante acquisition réalisée par Facebook. Même si le montant déboursé est cette fois-ci énorme (1 milliard de dollars), ce n’est pas la première fois que la société dirigée par Mark Zuckerberg s’offre une start-up prometteuse. En 2011, Facebook a procédé à une douzaine d’acquisitions, la plupart focalisées sur des entreprises actives dans l’Internet mobile, comme Gowalla (géolocalisation), Beluga (messagerie instantanée) ou encore Rel8tion (publicité locale).

Cela traduit l’intention de Facebook d’accompagner les habitudes de ses utilisateurs, qui consomment de plus en plus le réseau social sur leur smartphone ou leur tablette. Plus de 425 millions de membres, soit la moitié du total, surfent sur Facebook via un terminal mobile. C’est là que l’acquisition d’Instagram, un service de partage de photos dédié spécifiquement aux smartphones et tablettes, prend tout son sens.

Instagram : 30 millions d’utilisateurs en moins de deux ans

Moins de deux ans après son lancement, Instagram compte déjà plus de 30 millions d’utilisateurs. Et ce, uniquement sur l’iPhone, puisque l’application Android vient tout juste d’être lancée, comptabilisant plus d’un million de téléchargements en 24 heures !

La difficulté, pour le réseau social, est désormais de monétiser l’audience croissante sur les terminaux mobiles. Le business model de Facebook, basé sur la publicité (89 % de ses revenus), est en effet bien rodé pour ce qui concerne le surf sur Internet via un ordinateur fixe ou portable. Ce n’est pas encore le cas sur smartphones et tablettes.

Un outil comme Instagram permet de fidéliser les internautes mobiles, ce qui est déjà un premier pas. La deuxième étape est de rentabiliser cette base d’utilisateurs auprès des annonceurs. La technique est simple : lorsque son compte Instagram sera lié avec son compte Facebook, l’utilisateur livrera quantité d’informations dont le réseau social et ses clients (les annonceurs) sont friands. On pense notamment à l’heure et au lieu où les photos sont prises, mais aussi au type de photos et aux objets photographiés, qui en disent long sur les utilisateurs. Les fans de voitures prennent souvent des photos de… voitures, ce qui devrait intéresser les marques automobiles.

Certaines entreprises utilisent d’ailleurs déjà la puissance “virale” d’Instagram. Audi a ainsi posté la photo de son dernier modèle A3 sur Instagram en mars dernier, le compte des cafés Starbucks est suivi par près de 400.000 personnes, celui de Red Bull par plus de 160.000 personnes.

Le potentiel existe, reste à le transformer en espèces sonnantes et trébuchantes. Mark Zuckerberg a déjà démontré qu’il en avait le pouvoir.

Gilles Quoistiaux

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