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Pourquoi ces start-up milliardaires sont à ce point critiquées

Ce sont les hôteliers professionnels qui vont encore râler. Après avoir dû affronter la concurrence des Booking.com et compagnie, ils voient aujourd’hui leur grand rival Airbnb passer la barre des 30 milliards de valorisation boursière.

Certains hôteliers se plaignent de longue date des centrales de réservations en ligne, comme Booking.com, qu’ils accusent de profiter de leur situation pour leur prendre une commission trop forte. Et maintenant, ces mêmes hôteliers voient qu’une société comme AirBnb, le leader mondial de la location d’appartements ou de maisons entre particuliers, est valorisé à 30 milliards de dollars ! Pour vous donner une idée, AirBnb, une plateforme numérique qui n’existe que depuis 2008, pèse trois fois plus qu’un groupe hôtelier comme Accor, qui je vous le rappelle regroupe des marques aussi connues que Sofitel, Novotel, Mercure ou Ibis. AirBnB pèse également plus lourd qu’un groupe comme Hilton ou Marriott.

Et ce qui scandalise encore plus ces hôteliers professionnels, c’est que si AirBnB est valorisée depuis quelques jours à hauteur de 30 milliards de dollars, cette même entreprise n’aurait payé en France que… 69.000 euros d’impôts en 2015 ! C’est le Parisien qui cite ce chiffre et il est intéressant, car après les États-Unis, la France est le deuxième marché mondial d’AirBnb.

Uber, AirBnb, Blablacar ou Deliveroo, toutes ces sociétés offrent des services en utilisant des infrastructures… qui ne leur appartiennent même pas !

Mais ce qui est également fou dans ce chiffre de 30 milliards de dollars, c’est qu’il n’est pas unique en son genre et qu’il montre que nous sommes face à un monde nouveau. Prenez des plateformes numériques comme Uber, AirBnb, Blablacar ou Deliveroo, toutes ces sociétés partagent un point commun: elles offrent des services aux particuliers en utilisant des infrastructures – logements, voitures, restaurants – qui ne leur appartiennent même pas ! La société Uber est valorisée aujourd’hui à 68 milliards de dollars et ne possède pas un seul taxi. Et AirBnb, nous venons de le voir, est valorisée à 30 milliards et ne possède aucun appartement ou villa.

Évidemment, ces sociétés, si elles ont été accueillies les bras ouverts au départ, ces start-up milliardaires sont aujourd’hui très critiquées. Uber, je n’en parle pas, tout le monde est au courant. Mais même AirBnb est critiquée, elle est même interdite à Berlin. Quant au maire de Barcelone, il est en train de réfléchir à ce qu’il pourrait faire contre la plateforme. En effet, Barcelone est aujourd’hui victime de son succès touristique, à tel point que ses habitants ne se sentent plus chez eux. Pire encore, on accuse AirBnb de chasser les habitants du centre-ville. Pourquoi ? Simplement parce que les propriétaires de logements préfèrent louer leurs appartements ou maisons à des touristes de passage qu’à des Catalans, car c’est plus intéressant financièrement que d’encaisser un loyer mensuel !

Et pendant que le maire de Barcelone réfléchit, AirBnb a déjà conclu des accords avec des groupes comme American Express pour attirer la clientèle business. Voilà encore une initiative qui doit donner des boutons aux chaînes hôtelières classiques…

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