Objets connectés: l’occasion déjà manquée des opérateurs?

© REUTERS

Le consommateur se montre de plus en plus friand d’objets connectés (montres, thermostats,…). Une aubaine pour les fabricants d’électronique, mais une opportunité difficile à saisir pour les opérateurs télécoms qui risquent de se faire court-circuiter par les géants du Net comme Apple et Google…

Alors que le grand salon de la techno, le Consumer Electronic Show (CES), bat son plein à Las Vegas, les grandes stars du moment sont, sans conteste, les objets connectés grand public. Ces appareils qui se connectent au Web et permettent au consommateur de les piloter à distance ou d’enregistrer un maximum de données excitent les fabricants qui y voient des tas d’opportunités. Bracelets, montres, thermostats, frigos, machines à laver : tout appareil se dote de fonctionnalités connectées… Nest, le spécialiste des thermostats connectés racheté par Google, vient d’annoncer une quinzaine de partenariats “works with Nest” permettant à de nouveaux appareils de devenir “intelligents”. Samsung plaide pour une plus grande ouverture de ce marché pour booster le développement des “objets connectés”. De son côté, Proximus vient d’annoncer qu’il s’intégrait dans l’alliance internationale Lora pour plus de standardisation dans “l’Internet of things”.

Une tentative de notre opérateur historique de se raccrocher à un train en marche et qui pourrait, d’ores et déjà échapper en partie aux opérateurs télécoms au profit des start-ups innovantes et des géants du Net comme Google et Apple ?

De fait, avec HomeKit annoncé en juin 2014, Apple ambitionne de mettre au point un centre de contrôle pour l’ensemble des objets connectés de la maison. Apple avait déjà mis un pied sur ce créneau, notamment avec l’ampoule Philips Hue qui permet de régler la couleur et l’intensité de la lumière depuis un iPhone ou un iPad. Mais Homekit veut aller plus loin : Apple continue de nouer plus de partenariats avec des constructeurs et certifie leurs produits pour fonctionner avec une interface créée par Apple. Le tout relié à son mécanisme de reconnaissance vocale Siri pour commander vocalement et à distance l’allumage de son living, par exemple. Google avait, lui, pris pied sur le créneau porteur de la maison connectée quand il a racheté Nest en janvier 2014 pour 3,2 milliards de dollars.

N’être que des tuyaux pour les acteurs du Web ?

Des pas de géants (du Net) adressés aux consommateurs qui dérangent forcément les opérateurs. Ceux-ci étaient pourtant en première ligne pour proposer des objets connectés et les abonnements qui y sont liés pour doper leurs revenus et, ainsi, ne pas servir de simple “tuyaux” à d’autres acteurs.

Les telcos ont déjà tous (ou presque) commercialisé des services ou en ont dans les cartons. Belgacom, par exemple, pousse régulièrement (et depuis plusieurs années) ses services Home Control ou Home View permettant de contrôler via caméra ce qui se passe chez soi et d’être informé (par SMS) en cas d’intrusion ou d’incendie. Ceci moyennant l’achat d’un pack et d’un abonnement (5 ou 10 euros par mois). Un bon moyen d’augmenter les revenus moyens en provenance de chaque abonné.

En France, SFR avait dévoilé sa Box Home en mai dernier. Celle-ci inclut détecteur de fumée, détecteur de mouvement, caméra, etc. L’opérateur propose des abonnements de 9 à 19 euros, selon les services sélectionnés. “La box, ou le modem, devient le nouveau sésame du foyer et les opérateurs peuvent prendre une place sur ce marché”, confirme un consultant télécom.

Seul hic : les projets d’Apple et des autres géants du Net pourraient bien court-circuiter partiellement les plans des opérateurs. Car l’utilisateur aura, certes, toujours besoin de son abonnement internet et (éventuellement) de sa 3G. Mais, il pourrait aisément se passer des abonnements supplémentaires pour leur préférer des solutions web proposées par Apple, ou les autres… Dans ce cas, les opérateurs pourraient bien avoir du mal à tirer de vrais (nouveaux) revenus de l’internet des objets chez les consommateurs.

Raison pour laquelle certains, comme Mobistar, accélèrent leur avancée dans le Web des objets B2B. En effet, terminaux de paiement, machines à café, taxis, distributeurs de boissons… Toutes ces “machines” s’équipent progressivement de connexions Internet grâce à des cartes SIM, un marché porteur où que Mobistar domine déjà en Belgique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content