Les drones commerciaux parés à décoller

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Les Etats-Unis s’apprêtent à autoriser les vols de drones à usage commercial. En Belgique, on en est encore loin.

L’administration fédérale américaine de l’aviation (FAA) vient de publier un règlement concernant l’utilisation des drones. Le texte, qui doit encore être approuvé par les autorités du pays, ouvre la voie au développement du marché très prometteur de ces appareils volants télécommandés. Aux Etats-Unis, l’usage commercial des drones sera donc autorisé moyennant le respect d’une série de conditions de sécurité. D’après le règlement, tout appareil doit être piloté par un pilote homologué âgé d’au moins 17 ans ; son poids (charge comprise) ne peut dépasser 25 kg ; il ne peut survoler les gens, ni voler à une altitude supérieure à 150 m.

La FAA assure s’être montrée “flexible”. Il faut dire que le lobbying du géant de l’e-commerce Amazon est intense. La firme américaine expérimente actuellement un service de livraison de colis par drones en moins de 30 minutes. “On dirait de la science-fiction, mais c’est la réalité”, assurait Amazon en juillet dernier en dévoilant le programme Prime Air. L’entreprise n’est cependant pas entièrement satisfaite des règles proposées par l’administration américaine. Principal écueil au déploiement de son service : l’obligation pour le pilote de rester en contact visuel constant avec l’appareil.

A la traîne

Si les Etats-Unis bougent dans ce dossier, la Belgique est par contre à la traîne. Contrairement à la France, la Suisse ou encore l’Allemagne, notre pays n’as pas pris de dispositions pour encadrer l’usage des drones. La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR), qui a hérité d’un projet d’arrêté royal de son prédécesseur, a décidé de tout remettre à plat. Patrick Mascart, vice-président de BEUAS, la fédération belge des opérateurs de drones, qui regroupe 125 entreprises, ne s’attend pas à une adoption du texte avant de nombreux mois.

En attendant, le pilotage de drones est interdit en Belgique, sauf sur les terrains d’aéromodélisme. Pour des vols en dehors de ces zones restreintes, il faut demander une autorisation spécifique à la DGTA (direction générale du transport aérien), ce qui prendrait au moins un mois.

Résultat : les opérateurs de drones commerciaux se retrouvent cloués au sol. Certains se développent à l’étranger, en France notamment. D’autres évoluent en dehors de tout cadre légal. “En mode pirate”, souligne, amer, le vice-président de BEUAS. Selon Patrick Mascart, le marché belge ne demande pourtant qu’à se déployer. Les opportunités existent dans le domaine de l’immobilier (photographie aérienne de biens), de l’agriculture (analyse des sols par vidéo infrarouge), de l’énergie (surveillance des lignes à haute tension), etc. Le représentant du secteur des drones attend une réglementation avec impatience, “pour qu’une compétition saine se mette en place”.

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