Grande avancée liégeoise en intelligence artificielle

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Un groupe de chercheurs de l’ULiège viennent de dévoiler une méthode qui permet aux algorithmes de s’adapter à des situations inconnues… à la manière d’un cerveau humain. Des premiers résultats très prometteurs pour l’avancée de l’IA.

Arriver à ce que l’intelligence artificielle se rapproche le plus possible du fonctionnement du cerveau humain. Nombreux sont ceux qui évoquent cette possibilité. L’une des premières étapes importantes dans cette direction semble avoir été franchie par une équipe de chercheurs de l’Université de Liège, dont fait notamment partie Damien Ernst, figure bien connue dans le domaine énergétique en Wallonie. Ils viennent, en effet, de dévoiler dans la revue scientifique PLOS One une nouvelle méthode d’intelligence artificielle inspirée du fonctionnement du cerveau humain.

Jusqu’ici, les algorithmes sont entraînés pour réaliser, mieux que les humains, certaines tâches bien spécifiques, comme la reconnaissance d’images. Habitués à voir des images, ils sont capables de détecter des éléments bien spécifiques (par exemple les tumeurs, en imagerie médicale) ou de reconnaître des formes et des objets. Mais ces algorithmes sont non seulement incapables d’effectuer d’autres tâches mais leurs “leurs performances sont souvent décevantes lorsqu’ils sont mis dans des conditions différentes de celles vécues lors de l’entraînement”, précise l’équipe de chercheurs liégeois.

Des algorithmes capables de s’adapter eux-mêmes

Ces derniers ont dès lors mis au point une nouvelle architecture qui, pour faire simple, introduit des principes biologiques dans des réseaux neuronaux. Concrètement, grâce à deux sous-réseaux de neurones, cela permet aux algorithmes de réaliser des tâches non rencontrées pendant leur entraînement. “Un robot qui aurait été entraîné à reconnaître des chiffres dans une base de données ‘images’ pourrait ensuite reconnaître des lettres, clarifie Nicolas Vecoven, ingénieur doctorant à l’ULiège. Pour autant que les tâches se ressemblent, même si elles sont différentes, l’intelligence artificielle pourra s’en sortir. Un peu comme un humain qui, parce qu’il sait jouer du piano, arrive aussi à jouer de la guitare.”

Cette découverte, mise au point après plus de deux ans de recherches, constitue la première étape d’une vision bien plus long terme de l’équipe liégeoise. “La vision est d’améliorer les algorithmes d’intelligence artificielle sur base des principes de biologie, glisse le doctorant. Cela passe par l’introduction de mécanismes biologiques du cerveau humain dans l’intelligence artificielle.”

Cette découverte qui pourrait faire du bruit dans le microcosme mondial de la recherche en intelligence artificielle reste de la recherche fondamentale. Il n’y a pas encore d’applications concrètes ni de spin-off en vue. Mais l’équipe de chercheurs pourrait s’étoffer dans les mois qui viennent pour continuer ses recherches et susciter des évolutions applicatives.

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