Day One, futur Davos du numérique?

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A la fin du mois de novembre, se tiendra à Monaco la première édition de Day One. Réunissant acteurs du numérique, grandes entreprises traditionnelles et gourous inspirants, ce congrès ambitionne de développer une vision globale sur l’évolution des technologies, mais aussi d’agir, concrètement et positivement sur le monde. S’il y parvient, Day One pourrait devenir le Davos du numérique.

Monaco, son rocher, sa famille royale, son circuit de F1 et… bientôt son événement sur le numérique ? Plus connue pour son système fiscal avantageux et le luxe qu’elle affiche, la principauté monégasque pourrait bien ajouter à ses atours un congrès mondial dédié au numérique et à la technologie. Du 28 au 30 novembre s’y tiendra, en effet, la première édition de Day One. Le pitch ? Une conférence internationale sur le numérique à laquelle participeront des personnalités de tous les horizons : grands patrons français (Isabelle Kocher, d’Engie, Stéphane Richard, d’Orange, etc.), spécialistes du numérique du monde entier, gourous (comme Aubrey de Grey, le chantre de l’anti-vieillissement et de la vie éternelle), etc. La spécificité de Day One ? ” On aborde souvent le digital par sa fonction première, son utilité quotidienne, détaille Denis Jacquet, organisateur de l’événement. Mais pour quel projet de société ? Je trouve que l’on manque souvent d’une réflexion sur ce sujet. C’est là que Day One se placera. Au-delà des nombreuses conférences inspirantes destinées à assurer la prise de conscience sur l’évolution technologique et la direction que prend le monde, nous voulons aller plus loin et mobiliser les acteurs derrière un projet, une vision. ”

Ubérisation

Denis Jacquet, organisateur de Day One
Denis Jacquet, organisateur de Day One ” Je pense qu’il est possible de mener un projet grandiose qui puisse avoir un impact mondial. “© pg

L’homme a de l’ambition et rêve de faire de son événement un ” Davos du numérique “. Il faut dire que Denis Jacquet n’est pas tout à fait un inconnu sur le marché français. Ces dernières années, il a endossé le rôle de président de l’Observatoire de l’ubérisation. Très médiatisé alors que les plateformes disruptives comme Uber et Deliveroo bouleversaient les secteurs traditionnels de la livraison et du transport de personnes, Denis Jacquet a joué le rôle d’intermédiaire entre les acteurs du Web, les politiques et les acteurs traditionnels. Dans la violence des échanges, l’homme prend conscience que le monde fait face à une révolution majeure : la technologie bouleverse absolument tous les secteurs. Alors que l’intelligence artificielle promet de faire des progrès à pas de géants, elle risque de faire muter ou, pire, disparaître des milliers de jobs et de métiers. Pourtant, elle n’en reste pas moins un incroyable facteur de changement et emporte avec elle une multitude de promesses d’inclusion. Dans l’ouvrage Ubérisation, un ennemi qui vous veut du bien qu’il a co-écrit, Denis Jacquet pointe à la fois les dangers liés à la technologie et les effets positifs qu’ont eus des entreprises comme Uber pour certains types de population. Invité à de nombreuses conférences et sur des dizaines de plateaux de télé, il plaide surtout pour une prise de conscience et pour un usage inclusif de la technologie.

Toutefois, si son rôle de président de l’Observatoire de l’ubérisation lui offre une belle tribune dans l’Hexagone, Denis Jacquet prend conscience de l’impact ” trop relatif ” de ses propos. ” La majorité de la population ne sait toujours pas ce qui se passe dans l’univers technologique, ni quelle vision anime la Chine ou les Etats-Unis, dit-il. J’ai eu le sentiment qu’un livre, des conférences ou des interviews en France n’avaient qu’un impact trop léger. Pour la même énergie, je pense qu’il est possible de mener un projet grandiose qui puisse avoir un impact planétaire. ”

Day One est accueilli à bras ouverts par Monaco qui met à disposition les infrastructures du prestigieux Grimaldi Forum.

C’est comme cela que, voici presque deux ans, l’homme commence à plancher sur un événement mondial qui puisse ” faire bouger les choses “. A force de rencontres et de persévérance, il parvient à convaincre les autorités monégasques de le suivre dans son grand projet. Il faut dire que le timing est bon : le Rocher s’est engagé dans un effort de numérisation de son administration et a d’ailleurs nommé un chief digital officer pour embrasser le digital. Dans ce contexte, Day One est donc accueilli à bras ouverts par Monaco qui, notamment, met à disposition les infrastructures du prestigieux Grimaldi Forum. Fort de ce soutien de taille, Denis Jacquet active son réseau et embarque plusieurs grandes entreprises dans l’aventure. Allianz, Accenture, BNP Paribas, Orange, Michelin, La Poste comptent parmi ses sponsors principaux. Car le projet de Denis Jacquet est ambitieux : s’il n’entre pas dans les détails, l’organisateur admet que le budget de Day One ” dépasse le million d’euros “. Et il vise haut : les contacts sont pris avec des grands patrons comme Richard Branson, Jack Ma ou Elon Musk qu’il espère faire venir à Monaco. ” Pour l’instant, plusieurs invitations sont encore pendantes, précise Denis Jacquet. Notre liste d’orateurs s’allonge de jour en jour, avec des noms connus et d’autres qui le sont moins. Mais tous particulièrement inspirants. ”

Une vision et un engagement

C’est qu’outre la visibilité que quelques grands noms internationaux permettraient d’apporter à Day One, l’organisateur compte sur eux pour donner du poids aux décisions qui seront prises lors de l’événement à la fin novembre. En effet, en plus des conférences, Denis Jacquet a la ferme intention de rebondir sur Day One pour ” construire une vision positive du futur et prendre des décisions en commun “, précise-t-il. A Monaco, il compte dévoiler le lancement et le financement d’une fondation. ” Celle-ci aura pour mission de reconvertir les gens qui vont perdre leur job, explique l’organisateur. Financée par une vingtaine de partenaires internationaux, elle devra identifier les métiers qu’il faudra reconvertir. L’idée est de déterminer vers quels types de jobs les travailleurs pourront évoluer et de s’engager à former quelques groupes de personnes. Pour cela, nous nous associerons à des acteurs de terrain, dans plusieurs régions du monde, qui se chargeront de la formation. Les apprentissages seront particulièrement utiles puisque la démarche sera concrète et mesurable.” Et là aussi, l’ambition de Denis Jacquet est grande : il évoque des montants en centaines de millions d’euros de financement sur les quatre ou cinq prochaines années. S’il y parvient, l’événement Day One et la fondation qui y sera liée pourraient, bel et bien, devenir le Davos du numérique auquel se presseront les grands noms du Web, les géants traditionnels et les responsables politiques…

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