Nokia doit aussi se battre sur le bas de gamme

Si certains fabricants se focalisent sur les téléphones haut de gamme, le groupe finlandais continue de jouer sur tous les tableaux : téléphones d’entrée de gamme et smartphones. Mais dans les deux cas, la partie est serrée.

L’icône déchue des GSM a le coeur qui balance. D’une part, elle aimerait se faire une place qui compte dans le lucratif marché des smartphones aux côtés d’Apple et de Samsung. D’autre part, elle mise sur des téléphones d’entrée de gamme pour toucher, entre autres, les marchés émergents et faire du volume. Tout récemment encore, le groupe a annoncé la sortie de plusieurs modèles à bas prix (les 110, 111, 112 et 113) qui se vendront autour de 50 euros… tout en offrant un accès basique au Web.

Le pari de Nokia ? Attirer, chez nous, ceux qui n’ont pas les moyens (ou l’envie) de s’offrir un véritable smartphone. Mais aussi – voire surtout – séduire le “prochain milliard d’habitants de la planète qui ne dispose pas encore d’un téléphone mobile ou d’accès au Web”, lançait fin 2011 Stephen Elop, CEO de Nokia. C’est que depuis plusieurs années, Nokia s’est installé dans les marchés émergents, avec des téléphones à bas prix. Non sans un certain succès. Au troisième trimestre 2011 le constructeur finlandais y réalisait, en effet, un bon score avec le lancement de plusieurs modèles de GSM qui se sont vendus à 18 millions d’exemplaires.

Avec ses nouveaux modèles low-cost, Nokia espère surtout garder le cap sur ces marchés de moins en moins faciles. C’est que les marges sont faibles et le prix des appareils toujours revu à la baisse : le prix moyen d’un téléphone classique a baissé de 40 à 32 euros. Par ailleurs, ces derniers temps, la firme fait face, sur ces marchés, à une concurrence accrue de constructeurs asiatiques tels que ZTE, Huawei et des marques blanches qui comptent faire leur nid dans les pays émergents.

Stratégie du grand écart ?

En quelque sorte, Nokia, incertain de l’évolution de ses affaires, tente de jouer sur tous les tableaux. Pas question, pour le groupe de laisser tomber les téléphones à bas prix, même si plusieurs fabricants de mobiles misent essentiellement sur les téléphones haut de gamme. Sony, par exemple, l’autre grand fabricant en mauvaise posture, a fait le choix de délaisser les téléphones d’entrée de gamme, qui n’offrent pas assez de valeur ajoutée, pour se concentrer sur sa gamme Xperia qui se vend entre 200 et 500 euros.

Difficile pour Nokia de faire pareil : sa gamme de smartphones Lumia n’est pas (encore ?) totalement un succès. Le finlandais aurait vendu, au premier trimestre 2012, 2 millions de Lumia, (notamment grâce à des promotions). Un résultat encourageant, mais bien loin de ses concurrents qui en ont vendu 40 millions à la même période. D’ailleurs, Apple et Samsung trustent, à deux, une cinquantaine de pour-cent du marché des smartphones tandis que Nokia est passé sous les 10 % de parts de marché.

Christophe Charlot

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